La Coalition des organisations en synergie pour le développement de l’éducation publique (Cosydep) se préoccupe de la situation des enfants hors du système scolaire et qui sont estimés à 1,5 million. Il faudra identifier les causes de l’exclusion scolaire et proposer des alternatives crédibles à ces enfants en rupture avec l’école.
Les chiffres font froid dans le dos. Selon Malick Diop, consultant de la Cosydep pour la revue documentaire, plus de 1,5 million d’enfants sont exclus du système scolaire, c’est-à-dire l’école formelle. «Pis, révèle-t-il, trois millions trois cents élèves sont exclus du système scolaire globalement dont 1,7 million sont issus du système alternatif (daara, école communautaire de base, école coin de rue)». Et le reste, ce sont des enfants qui n’ont fréquenté ni l’école formelle ni l’école non-formelle. Ces chiffres ont été confirmés par le dernier Recensement général de la population sénégalaise de 2013 et certifiés par toutes les autres études réalisées à ce propos. «De surcroît, indique Malick Diop, ces chiffres ne sont qu’une étude parcellaire. Les zones les plus touchées par ce phénomène sont les régions de Kaffrine, Matam, Louga et Diourbel.» Pour faire l’état des lieux des enfants hors du système scolaire, il faudra répondre à quelques questions : Pourquoi ne jouissent-ils pas de ce droit à l’éducation ? Quelle alternative faudra-t-il leur proposer ? Selon des experts, il faut réintégrer la cellule familiale dans le fonctionnement de l’éducation nationale. L’Etat doit garantir à tout enfant une éducation de qualité là où il se trouve et de le sécuriser en lui donnant tous les fondamentaux en termes de connaissances, d’aptitudes et de valeurs pour un système rénové comme le prône la Cosydep. Mais il faut aussi prendre en compte les réalités économiques de certaines familles contraintes de faire des arbitrages par rapport à leurs maigres revenus. En écho, le coordonnateur national de la Cosydep, Cheikh Mbow, a réitéré la volonté de son organisation à jouer pleinement son rôle pour l’atteinte des objectifs de développement durable, en identifiant tous les enfants qui ne jouissent pas de leur droit à l’éducation. «Veiller à ce que l’enfant puisse accéder à l’école, y rester pendant longtemps et sortir avec des compétences requises», insiste M. Mbow.
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