Croissance – Perspectives économiques : Le Fmi prévoit un taux de plus de 5% cette année

L’ambitieux programme de réformes du Sénégal pourrait aider le pays à maintenir sa dynamique de croissance, selon Edward Gemayel. Le chef de mission du Fonds monétaire international (Fmi) pour le Sénégal prévoit un rebondissement de la croissance économique du pays d’environ 5% cette année.Par Khady SONKO –
«Après avoir ralenti à 4, 7% en 2022, la croissance du Sénégal devrait rebondir à plus de 5, 3% cette année, en partie sous l’effet de l’émergence de son secteur gazier et pétrolier», a soutenu Edward Gemayel dans un entretien avec Focus-Pays. Il s’agit, selon le chef de mission du Fonds monétaire international (Fmi), de l’une des plus fortes croissances d’Afrique subsaharienne. L’économiste de souligner que le pays présente des perspectives de croissance robustes renforcées ces dernières par la production de pétrole et de gaz, qui donnera un coup de fouet à l’économie au cours des prochaines années. «La croissance devrait accélérer pour atteindre 10, 6% en 2024 et 7, 4% en 2025, tandis que la croissance hors hydrocarbures devrait s’établir aux alentours de 6%, en supposant que les autorités appliquent des politiques macroéconomiques prudentes et qu’elles mettent résolument en œuvre des réformes structurelles dans le cadre des programmes appuyés par le Fmi», a développé le chef de mission du Fmi pour le Sénégal.
Conformément à la nouvelle règle budgétaire adoptée par les autorités, il espère que les recettes supplémentaires générées par les exportations de pétrole et de gaz seront mises de côté afin de maintenir le niveau de dépenses publiques au fur et à mesure que le pays effectuera sa transition vers les énergies renouvelables.
Toutefois, ajoute-t-il, le pays est confronté à plusieurs difficultés, notamment les répercussions de la guerre en Ukraine, le durcissement des conditions de financement et l’instabilité politique accrue dans la région. S’y ajoutent le creusement du déficit budgétaire et l’augmentation de la dette publique qui constituent deux sujets de préoccupation majeurs.
Cependant, fait observer M. Gemayel, l’inflation a atteint son niveau le plus élevé depuis plusieurs décennies en 2022 à 9, 7%, principalement sous l’effet de la flambée des prix des denrées alimentaires qui représentent près de la moitié du panier de l’Ipc au Sénégal.
«Elle s’est depuis tassée aux alentours de 9% et devrait tomber à environ 5% d’ici à la fin de l’année, mais elle pourrait repartir à la hausse si les prix des produits de base restent élevés», prévoit-il. Afin de préserver la viabilité de la dette et de juguler l’inflation, Edward Gemayel recommande d’adopter des mesures décisives, notamment la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions à l’énergie, ainsi qu’un meilleur ciblage des dépenses sociales afin d’atténuer les répercussions de la baisse des revenus réels.
ksonko@lequotidien.sn