Arriver à industrialiser le secteur de la pharmacie, c’est ce à quoi s’emploient les professionnels du secteur en Afrique de l’Ouest. Des enseignants chercheurs, des chercheurs et des professionnels se sont donné rendez-vous à Dakar pour engager la réflexion à travers le 4ème Congrès de la Société ouest-africaine galénique et industrielle (Soapgi). Ouverte hier à la Faculté de médecine, la rencontre se tient pour trois jours. Par Amadou MBODJI  –

 Dakar accueille, depuis hier, et pour trois jours, le 4ème Congrès de la Société ouest-africaine galénique et industrielle (Soapgi). Des enseignants-chercheurs et des professionnels de la pharmacie venant de l’Afrique de  l’Ouest se sont donné rendez-vous dans la capitale sénégalaise, plus précisément à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), pour plancher sur la pharmacie. Celle-ci avait montré ses limites en termes d’approvisionnement en médicaments lors de la pandémie du Covid-19. «Le thème du 4ème congrès porte sur l’opportunité et le défi du développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique. C’est un thème très intéressant. Si on retourne un peu en arrière, en 2019-2020, le monde entier a été confronté à une pandémie qu’on appelle le Covid-19. A ce moment, nous avons tous constaté que dans nos pays en Afrique, nous avons des problèmes d’approvisionnement en médicaments. Ce qui montre vraiment la fragilité de notre système pharmaceutique, tout l’intérêt du développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique qui permettra de régler un certain nombre de problèmes», souligne Pr Gora Mbaye, président du comité d’organisation du 4ème Congrès de la Soagip.
Il s’exprime sur le cas du Sénégal qui cherche à jeter les bases de l’industrialisation de sa pharmacie qui fait face à des difficultés sur le plan financier. «Les difficultés sont nombreuses, notamment le financement. Et c’est d’ailleurs ce qui justifie que récemment, au niveau du Sénégal, les études ont pris une bonne initiative qu’on appelle la corrélation, qui vise à permettre à l’industrie pharmaceutique locale de se développer, d’obtenir un certain nombre de parts de marché. Et donc, ces parts de marché vont être attribuées ou bien données aux industries locales telles que Teranga Pharma, West Africa Pharma et Socafi. Et on espère qu’elles vont être en mesure d’utiliser cela», avance le président du comité d’organisation de cette rencontre à laquelle prennent part des participants venant de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Cameroun, du Bénin.
«Pour le secteur privé et le secteur national, le message, c’est de leur demander, de leur dire de venir et d’investir dans l’industrie pharmaceutique. C’est une industrie qui est très porteuse, et une industrie également qui, lorsqu’elle est bien soutenue, ne peut mener qu’à de bonnes choses, aussi bien sur le plan personnel pour ceux qui investissent que pour la population. Parce qu’une fois que nous atteindrons cette souveraineté pharmaceutique, nos populations auront à suffisance les médicaments dont ils auront besoin», lance Pr Gora Mbaye au secteur privé. La Côte d’Ivoire a abrité ce congrès à deux reprises, alors que le Burkina Faso l’a organisé une seule fois, avant que le Sénégal ne prenne le relais cette année pour accueillir la 4ème édition.
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