Les Objectifs de développement durable (Odd) sont peu connus par les Sénégalais, même s’ils en ont attendu parler depuis quelques années. C’est le constat fait par Banda Dièye de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées, membre du groupe de travail du Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement (Congad). Lequel invite ainsi l’Etat du Sénégal à une meilleure vulgarisation de ces dix-sept objectifs établis par les Etats-membres des Nations unies et qui sont rassemblés dans l’Agenda 2030, pour que nul n’en ignore. «Ce n’est pas forcément dans le monde rural que les Odd sont méconnus, même dans les villes, il y en a qui n’y comprennent rien. Alors que c’est une politique que chaque Etat est en train de mettre en œuvre. Il va falloir expliquer, communiquer davantage pour que chaque partie prenante puisse jouer sa partition, mais en comprenant d’abord au départ les tenants et aboutissants», plaide Banda Dièye. Il intervenait vendredi, à l’atelier de partage et de validation de la stratégie nationale «Ne laisser personne en rade», organisé par le ministère de l’Economie, du plan et de coopération à travers la Direction générale de la planification et des politiques publiques (Dgppp), en collaboration avec le Congad et Sightsavers.

Appelant à faire en sorte que chaque groupe, chaque citoyen puisse comprendre les Odd, M. Dièye suggère de mettre l’accent sur une «communication beaucoup plus inclusive et beaucoup plus large dans toutes les langues nationales». «C’est ce qui manque quelque part. Il va falloir qu’on explique davantage. L’Etat doit en premier, dans ses activités de communication, parler des Odd. On les a un peu mis en exergue avec le Plan Sénégal émergent (Pse), mais il est nécessaire de les expliquer à la population dans nos langues, je ne parle pas de venir à Dakar, Thiès, Ziguinchor, il faut descendre au niveau des villages, des communes», renchérit-il.

Dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi des Odd, les acteurs veulent doter le pays d’un plan d’action sur la charte des données inclusives. Le président du Congad a ainsi félicité tous ceux qui ont pris part à son élaboration. Cette charte, explique Ibrahima Yade, «est une initiative prise au niveau mondial pour aider les organisations et les gouvernements à placer l’inclusion au cœur des systèmes de données», afin de disposer «d’informations nécessaires pour garantir que personne ne soit laissé au bord de la route du développement social».

Les Odd ont été adoptés par les Nations unies en septembre 2015 à New York. Ils s’adressent à la Communauté internationale afin que, d’ici 2030, la pauvreté soit éradiquée, la planète protégée et la prospérité assurée pour toutes et tous.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn