Dans la région de Diourbel, la malnutrition aigüe touche plus de 50 mille enfants âgés de 0 à 11 mois. Cette situation, qui touche tous les districts sanitaires de la localité, appelle à une synergie d’actions pour s’en sortir.Par Justin GOMIS – 

Le niveau de malnutrition est très élevé dans la région de Diourbel. Des chiffres alarmants ont été relevés dans cette partie centrale du pays, qui sont supérieurs à la moyenne nationale. D’après la Direction régionale de la santé de Diourbel, 50 mille 888 enfants âgés entre 0 et 11 mois sont atteints de malnutrition aigüe dans les quatre districts de la région, à savoir Diourbel, Bambey, Mbacké et Touba. Soit un taux de 17, 1% supérieur à la moyenne nationale qui est de 10%. «Pour la cible 6-11 mois, indique-t-on en outre, on est à 40, 358 en 2025. Pour la cible 0-59 mois, la région est à 284, 555 enfants. Et pour la cible 6-59 mois, on est à 336, 542 enfants. Concernant la cible de 12-59 mois, on est à 234, 011 enfants.»
Par rapport au retard de croissance, on est à 17%, alors que la moyenne nationale est de 14, 3%. Pour l’insuffisance pondérale, la région est à 22, 3%, contre 16% pour la moyenne nationale. Pour l’allaitement maternel exclusif, on atteint 30% pour une moyenne nationale de 34%. Selon Dr Mamadou Dieng, Directeur régional de la santé, les facteurs explicatifs de cette situation sont multiples. Il s’agit, entre autres, de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire, du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. D’après lui, la malnutrition a une répartition qui n’est pas homogène dans la région, avec des zones péri-urbaines et des districts qui sont plus touchés que d’autres. A en croire Mame Bousso Amar Khouma qui faisait une présentation sur la malnutrition dans la région de Diourbel, les zones péri-urbaines sont particulièrement exposées. «Il s’agit notamment des jeunes enfants, des femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que des communautés rurales les plus isolées. Ces groupes subissent des effets combinés de la pauvreté, d’un accès limité aux soins de santé, de l’insécurité alimentaire et de conditions de vie précaires», a-t-elle indiqué lors de la caravane sur la malnutrition organisée par l’Association des journalistes en santé, développement et population. Mais elle a tenu à préciser que des actions sont menées pour juguler ce phénomène. «Il s’agit notamment de la formation des prestataires sur la prise en charge de la malnutrition, de la supervision des cases et postes de santé sur la nutrition, et de la sensibilisation des populations sur les bonnes pratiques en matière de nutrition», ajoute la responsable du Bureau régional de l’éducation et de l’information pour la santé. Abondant dans le même sens, le Directeur régional de la santé a suggéré une approche multisectorielle intégrée pour lutter contre la malnutrition.
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