Candidat de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et classé 2ème à l’issue des élections législatives, Adalberto Costa Jùnior conteste les résultats de ce scrutin, qui donnent l’avance au parti au pouvoir en Angola et au Président sortant et candidat à sa propre succession, Joao Lourenço.

Par Mamadou T. DIATTA – Les résultats des élections législatives en Angola ne sont pas du tout acceptés par le candidat du principal parti de l’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita). Lors d’une conférence de presse tenue à Luanda hier vendredi, Adalberto Costa Jùnior, candidat de l’Unita à la Présidentielle, a en effet contesté les résultats préliminaires officiels des Législatives, qui doivent décider du prochain Président angolais. Ceux-ci qui donnent, pour le moment, l’avance au Mpla (Mouvement populaire pour la libération de l’Angola), le parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975.
«L’Unita ne reconnaît pas les résultats provisoires divulgués par la Commission électorale», a déclaré Adalberto Costa Jùnior. Qui s’est exprimé hier au siège de son parti, pour la première fois depuis la publication des premiers résultats officiels et provisoires des élections législatives de ce mercredi.
M. Costa Jùnior, pour étayer son argumentaire, invoque le décompte parallèle effectué par son parti. Il citera, en guise d’exemple, trois provinces dont les résultats seraient très différents. Ce qui motive le candidat de l’opposition à réclamer un nouveau décompte des votes, cette fois-ci, par une Commission indépendante. Il milite pour que ce nouveau décompte s’appuie sur les procès-verbaux affichés dans chaque bureau de vote. Non sans appeler au calme ses partisans.
Le Mpla toujours en tête
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (Mpla) est sorti vainqueur des élections (Législatives et Présidentielle) de ce mercredi. Joao Lourenço marche en effet vers sa réélection, puisque le dépouillement de la grande majorité des bureaux de vote, soit 97%, place son parti, le Mpla, en tête avec 51,07% des votes, d’après la Commission électorale nationale, et face au candidat du principal parti de l’opposition, le rival historique de la formation politique au pouvoir depuis l’indépendance du pays, l’Union nationale pour l’indépendance de l’Angola. Le candidat de l’ancien parti de feu Jonas Savimbi, Adalberto Costa Júnior, âgé de 60 ans, se classe avec son parti, pour le moment, à la 2ème place, avec 44,05% des suffrages exprimés dans la plupart des urnes dépouillées. Ce qui constituait ce jeudi, aux yeux de plusieurs observateurs, un score historique.
Il faut rappeler tout de même qu’en Angola, il n’y a pas d’élection présidentielle. Dans la Charte fondamentale du pays, il est clairement indiqué que la tête de la liste qui arrive en tête du scrutin législatif est automatiquement élu président de la République.
L’Unita, qui polarise autour de son candidat une jeunesse désappointée et les Angolais qui se considèrent comme les oubliés de la croissance de leur pays, a dominé les élections législatives dans la capitale, Luanda.
Les résultats du scrutin de ce mercredi montrent combien le parti au pouvoir, le Mpla, connaît un recul continu. Dans la mesure où lors des élections de 2017, le parti au pouvoir avait été crédité d’un succès électoral avec 61% des suffrages.
Ce qui l’avait amené à remporter 150 des 220 sièges de la Représentation nationale angolaise. Mais, l’arrivée du leader de l’Unita, Adalberto Costa Júnior, a aidé l’opposition à se renforcer. Celle-ci a en fait agrandi ses bases en se dotant du soutien d’autres formations politiques. Cependant elle nourrit des craintes aujourd’hui sur de possibles fraudes électorales. Ce qui se traduit par les réserves émises par le candidat Adalberto Costa Júnior.

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