Engagements internationaux actuels : Capital expériences à capitaliser !

En dépit des attaques du régime qui l’a succédé dont le porte-parole l’avait traité de chef de «gang», Macky Sall fait le tour des grands sommets internationaux, intègre des cadres sélects qui veulent profiter de son expérience en tant qu’ex-chef de l’Etat. Il été nommé Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) en novembre 2023 par le Président français Emmanuel Macron, peu avant la fin de son second mandat présidentiel. Ce rôle visait à promouvoir la réforme des institutions financières de Bretton Woods afin d’assurer un financement plus équitable et accessible pour le développement durable.
Cependant, Macky Sall a renoncé à ces fonctions en octobre 2024. Sa décision a été motivée par la volonté d’éviter tout «risque d’incompatibilité et de conflit d’intérêts» en raison de son investiture comme tête de liste de la coalition Takku Wallu Senegaal pour les élections législatives du 17 novembre 2024. Le rôle d’Envoyé 4P, bien que prestigieux, semble avoir été une nomination plus ponctuelle qu’une position permanente au sein d’une organisation multilatérale, ce qui le rendait plus facile à abandonner au profit d’autres priorités. Cet événement illustre le délicat équilibre que les anciens chefs d’Etat doivent trouver entre leurs allégeances politiques nationales et leurs aspirations internationales. Il suggère qu’une implication profonde dans les compétitions politiques nationales peut être perçue comme un facteur disqualifiant ou une source de partialité pour certaines fonctions diplomatiques internationales.
Gca : Nomination et Implications
Macky Sall a été officiellement nommé président du Centre mondial pour l’adaptation (Gca) en septembre 2024, succédant à l’ancien Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Cette nomination a été annoncée par Macky Sall lui-même en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement. Le Gca est une organisation internationale de premier plan dédiée à la lutte contre les impacts du changement climatique. Il œuvre à développer des solutions d’adaptation dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’eau, l’énergie et les infrastructures, en collaboration avec des gouvernements, des Ong et des institutions financières. Le Centre mondial pour l’adaptation est étroitement lié au système des Nations unies, notamment par ses travaux sur l’objectif mondial d’adaptation de l’Accord de Paris (Ccnucc) et par la présence de dirigeants d’agences onusiennes parmi ses commissaires. Ce rôle est perçu comme une reconnaissance de son leadership en matière de développement durable et de résilience climatique, lui offrant une plateforme pour mobiliser des ressources et influencer les politiques à l’échelle mondiale.
Alors que la candidature au poste de Secrétaire général de l’Onu est confrontée à des obstacles, l’accession de Macky Sall à la présidence du Gca, succédant à un ancien Secrétaire général de l’Onu, représente un positionnement stratégique au sein de l’écosystème des Nations unies. Ce rôle lui offre une voie alternative pour exercer une influence mondiale significative. Il lui permet de rester un acteur-clé sur la scène internationale sans occuper directement un poste de direction au sein d’un organe principal de l’Onu. Car, le changement climatique est un défi mondial urgent et universellement reconnu. Bien sûr, le fait de diriger une organisation axée sur ce domaine permet à Macky Sall de contribuer à un programme crucial, potentiellement de réhabiliter ou d’améliorer son image internationale, et de se concentrer sur un domaine moins politiquement chargé que la paix et la sécurité ou les droits de l’Homme. La succession à Ban Ki-Moon confère une légitimité et une visibilité considérables à son nouveau rôle, l’associant implicitement aux plus hautes sphères de la gouvernance mondiale, même si ce n’est pas directement au sein du Secrétariat de l’Onu.