EXPRESS… Amadou Moctar Ndiaye, directeur des Examens et concours au ministère de l’Education nationale : «Que les gens soient fermes avec les tricheurs»

Le ministère de l’Education nationale a pris toutes les dispositions pour garantir les conditions de fiabilité et de sécurité du Bfem. Cette année, les candidats seront au nombre de 178 992 dont 101 353 filles répartis dans 1089 centres d’examen. Dans cet entretien, le directeur des Examens et concours fait le point sur les préparatifs de cet examen, qui débute aujourd’hui.Ce lundi le Bfem va se tenir et parachever l’année scolaire marquée par une rupture inédite provoquée par le Covid-19. Quel est le dispositif mis en place ?
Il est bon de rappeler que le Bfem est organisé par le décret 2018-1102 du 9 juin 2018 qui définit l’organisation dudit examen. Par rapport au dispositif organisationnel, il est bon de distinguer deux phases : l’organisation immatérielle et celle matérielle. L’organisation immatérielle consiste à la construction d’épreuves par des professeurs encadrés par l’Inspection générale de l’éducation. Cette épreuve a débuté il y a longtemps et nous nous sommes fixé des objectifs que nous avons tous atteints. Après cette étape, il fallait passer à la validation et au conditionnement des épreuves. Ceci a été une réussite jusqu’ici.
Concernant l’aspect matériel, puisque vous savez que le Bfem est organisé au niveau local, il y a l’implication des Inspecteurs de l’éducation et de la formation (Ief) qui sont placés sous la tutelle des Inspecteurs d’Académie (Ia). Ce sont eux qui proposent les centres et à notre tour de faire le contrôle qualité avant de leur faire un retour. Au plan matériel, quand tout est mis en place, nous démarrons les opérations de tirage, de mise sous enveloppe de sécurisation, nous nous organisons en parfaite harmonie avec les inspecteurs d’Académie. Il est heureux de noter que toutes les académies ont déjà procédé à la levée des épreuves qui ont été convoyées dans les normes optimales de sécurité.
Ces deux phases sont des moments essentiels si nous voulons faire des examens sans anicroche. Pour le moment nous avons une bonne organisation et nous demeurons vigilants en restant en contact permanent avec les inspecteurs d’Académie.
Combien de candidats sont concernés par cet examen ?
Cette année nous avons 178 992 candidats dont 101153 filles soit 56.62% de l’effectif total des candidats. Ces dits candidats sont répartis dans 1089 centres d’examens qui abritent 1208 jurys.
Le Bfem se déroule dans un contexte de Covid-19, quelles sont dispositions que vous avez prises pour éviter la propagation du virus ?
Vous savez que nous avons déjà fini d’organiser l’examen du Cfee et le concours d’entrée en sixième. Comme vous l’avez constaté, les gestes barrières ont été respectés au pied de la lettre. En tout cas on ne nous a pas signalé une localité où les gestes barrières n’ont pas été respectés. Le ministère de l’Education nationale a pris toutes les dispositions pour appuyer les Ia et les Ief en termes de gels, masques, lave-mains. C’est le même dispositif que nous allons reconduire d’ailleurs. C’est le lieu de le rappeler qu’il y a aussi un comité de veille et d’alerte.
Les examens se déroulent aussi dans une période d’hivernage, comment vous comptez faire avec les établissements déjà inondés ?
Nous sommes conscients et le président de la République aussi avait donné des instructions fermes dans ce sens en Conseil des ministres. Nous sommes conscients que c’est un challenge. Certes il n’est pas facile d’organiser des examens dans deux contextes aussi particuliers que sont le Covid-19 et l’hivernage. Tous les pronostics ont été déjoués. Cela nous a permis, autour du ministre de l’Education nationale, de définir des plans de limitation des risques. Il y avait 3 millions 500 élèves et l’option était portée sur les classes d’examen ; donc on a la possibilité d’identifier les écoles non inondables. Cela a été intégré. Il s’y ajoute maintenant avec le lancement du plan Orsec par le chef de l’Etat, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a sorti une note qu’il a adressée aux inspecteurs d’Académie pour les alerter, leur demander d’être vigilants et de travailler avec les autorités administratives pour que dans le cadre du plan Orsec les questions essentielles puissent être réglées. Nous allons tirer toutes les leçons que nous avons vécues par le passé pour faire en sorte qu’il n’y ait aucun lézard cette fois-ci dans l’organisation du Brevet de fin d’études moyennes.
Quel est l’appel que vous lancez à l’endroit des candidats par rapport aux interdictions dans les centres d’examen ?
Nous avons constaté qu’avec le Bac, malgré les dispositifs mis en place, il y a des cas de tricherie. Je pense qu’il est bon de rappeler aux parents qu’ils peuvent psychologiquement accompagner les élèves au même titre que les enseignants et les surveillants. Nous avons beaucoup échangé avec les Ia pour que les gens soient fermes quand-même. Il n’est pas question qu’avec des efforts aussi titanesques, dans un contexte particulier, que par la faute de certaines personnes qu’on en arrive à des cas de tricherie. Des instructions fermes ont été données pour que tout ce qui est outil électronique (téléphone portable, tablette…) soit formellement interdit à tout candidat dans les centres d’examen.