Financement des femmes en Afrique au cours des prochaines années : La Bad prévoit de débloquer environ 2500 milliards Cfa
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Dans le cadre de la mise en œuvre de l‘initiative Afawa (Affirmative finance action for women in Africa), la Banque africaine de développement (Bad) prévoit de débloquer au cours des prochaines années, jusqu’à 5 milliards de dollars, soit environ 2500 milliards de francs Cfa en faveur des femmes. Lancée en 2016, l’initiative Afawa vise à combler le déficit d’accès au financement des femmes en Afrique évalué à 42 milliards de dollars américains.
Au cours des prochaines années, la Banque africaine de développement (Bad) prévoit de débloquer jusqu’à 5 milliards de dollars de financement, (environ 2500 milliards de francs Cfa), dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative Afawa (Affirmative finance action for women in Africa). Lancée en mai 2016, l’initiative Afawa est destinée à «combler le déficit d’accès au financement des femmes en Afrique évalué à 42 milliards de dollars américains».
La Bad a publié le 3 février 2021, sa nouvelle stratégie genre 2021-2025 à travers laquelle l’institution panafricaine de développement dévoile sa vision en matière de genre pour les cinq prochaines années. Elle prévoit ainsi de «transformer les secteurs-clés du continent en terrains d’opportunités accessibles, où les femmes, les filles, les hommes et les garçons, quelle que soit leur origine, bénéficient d’un accès et d’un contrôle égaux sur les ressources productives et bénéficient d’infrastructures et de services de soutien pour s’épanouir».
Le document de 60 pages souligne, notamment, que la banque mettra en œuvre sa stratégie tout en respectant ses engagements politiques émanant du Fonds africain de développement (Fad)-15 et de l’Augmentation générale du capital de la banque (Cgi, en anglais).
La banque entend, dans sa stratégie, renforcer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans ses cinq domaines prioritaires, les «High5». Elle compte aussi, selon le communiqué de presse, intégrer la dimension genre dans toutes les opérations nationales et régionales. Elle s’efforcera aussi de classer 100 % de ses opérations du secteur public en utilisant le Gms (sigle anglais Gender marker system).
En outre, «l’institution réalisera les investissements nécessaires au déploiement de spécialistes de l’égalité des sexes, à la création de produits de connaissances sur l’égalité des sexes et au renforcement des capacités de son personnel pour garantir que les femmes, les hommes, les garçons et les filles bénéficient de manière égale des opérations financées par la banque».
Une priorité, indique-t-on, «sera aussi accordée aux interventions visant à renforcer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles en se concentrant de manière sélective sur les domaines dans lesquels la banque peut démontrer un avantage comparatif concret et une valeur ajoutée.
L’approche genre dans les pays membres sera renforcée et les interventions seront réalisées en tenant compte des contextes et des priorités de chaque pays. La banque continuera, donc, à investir dans la production de données et de connaissances sur le genre spécifiques aux pays afin d’améliorer sa compréhension des contraintes propres à chaque pays», souligne le document. L’institution veut également «tirer parti de son pouvoir de mobilisation dans le processus de relèvement post-Covid-19 qui a affecté de manière disproportionnée les femmes, les filles et les jeunes. Ainsi, avec le soutien de partenaires-clés tels que les institutions financières, les banques centrales, les Organisations de la Société civile (Osc), entre autres, elle aidera les pays membres régionaux à mieux reconstruire, à surmonter les obstacles structurels. A cet effet, elle compte soutenir le financement des interventions à court et à long termes, sensibles au genre qui placent les femmes au centre de l’action en tant que moteurs essentiels de la reprise socio-économique».
La Bad «s’est, en outre, engagée à renforcer les capacités des institutions financières opérant sur le continent pour les intéresser davantage à la niche des petites et moyennes entreprises détenues par les femmes. Elle compte aussi les aider à adapter leurs produits et services aux types d’entreprises que gèrent les femmes et les filles».