La situation sur le fleuve Sénégal suscite beaucoup d’inquiétudes même si elle n’est pas trop préoccupante. De l’avis de la Division régionale de l’hydraulique de Saint-Louis, l’heure est à la vigilance face à la montée des eaux dans certaines stations où la côte d’alerte est déjà atteinte. Alors que l’Omvs met en garde contre les risques de crue.

Les populations du Dandé mayo sont sur le qui-vive. Même si la situation sur le fleuve Sénégal fait l’objet d’un suivi quotidien de la part des services compétents aussi préoccupés que les populations riveraines dont la vie est rythmée depuis le début de l’hivernage par les fluctuations du niveau des eaux. Elles ont connu dans certaines zones une augmentation assez conséquente par rapport à l’année dernière à la même époque.
Dans le bulletin hydrologique publié hier par la brigade hydrologique de Saint-Louis de la Division régionale de l’hydraulique, il a été clairement souligné que le niveau du fleuve dépasse par endroits largement le niveau constaté l’année dernière à la même période. Selon ce bulletin, le niveau du Bafing à Manantali en amont barrage est à 206, 35 m ce 15 septembre à 8 h 00. Alors qu’à la même date de l’année dernière, il était à la côte 202, 48 m. Alors que la côte normale de la retenue étant de 208,05 m Ign et la côte exceptionnelle de 211m.
Partout, la situation semble identique laissant entrevoir des risques d’inondations. Quid des affluents ? Sur la Falémé à Kidira, le plan d’eau était à la côte de 8,19m, le 14 septembre 2020 à 8 h. Hier, il était à 8,27 m contre 6m, 46 en 2019 à 8 heures. Soit une montée de 8 cm. Sur le Bakoye par contre la tendance est à la baisse car à la station de Oualia, le plan d’eau était à la côte de 5m, 49 lundi à 8 h 00 et hier à 8 heures la côte est à 5m, 45 contre 4m, 37 en 2019 à 8 heures. La tendance est à la baisse de 4 cm.
Aujourd’hui, la montée du fleuve préoccupe les populations riveraines. «La situation est sous surveillance», rassurent néanmoins les responsables du Service régional de l’hydraulique de Saint-Louis. C’est le cas notamment à Bakel, où le plan d’eau était à la côte de 9,70 m le 14 septembre 2020 à 8 h et hier à la même heure à 9,81m contre 8,60m en 2019 à 8 heures.
Il faut se rendre compte que la tendance est à la hausse de 11 cm alors que la côte d’alerte à la station de Bakel est de 10 m. C’est pratiquement le même constat à Matam où le plan d’eau était de 8,39 m lundi à 8 h avant qu’il n’atteigne 8,40 m contre 8,10 m en 2019. Ici, la tendance est à la montée de 1 cm seulement. Toutefois, dans cette station la côte d’alerte qui est de 8 m est dépassée de 40 cm. Cette tendance à la montée est aussi constatée à la station de Podor où lundi matin le niveau était à 4,51m avant d’atteindre 4,55 m hier contre 4,67m en 2019.
Dans cette station, la tendance à la montée est de 4 cm. Pourtant, la côte d’alerte qui est de 5 m dans la zone n’est pas encore atteinte comme à Matam. Quid de Richard-Toll ? «Le plan d’eau était situé à 3, 05 m ce lundi à 8 h et à 3,06m hier contre 2,98m en 2019 à 8 h. Soit une tendance à la montée de 1 cm dans cette station où la côte d’alerte est de 3,35 m», rappelle le service hydrologique.
A Diama, le débit lâché est de 1583 m3 /s contre 1420 m3 /s en 2019, d’après la Division régionale de l’hydraulique. Selon elle, le niveau en amont est en train «d’être abaissé pour préparer le passage de la crue sans grande conséquence sur la ville de Saint-Louis. Cet abaissement permet de moduler les eaux vers Saint Louis et l’embouchure, sa proximité favorisant l’évacuation rapide des eaux».
Dans la Vieille ville, le niveau du fleuve est à 1,07 m à hier contre 1, 09 m en 2019. Par conséquent, la situation est loin de se dégrader dans la mesure où la côte d’alerte dans cette station est de 1,75 m. Selon le chef du de la Division régionale de l’Hy­draulique, «la situation n’est pas alarmante pour le moment même si des inquiétudes peuvent être nourries à certains endroits comme Matam où la montée des eaux sur le fleuve peut être expliquée en grande partie par les quantités importantes de pluie qui sont tombées sur la zone cette année». D’après Arfang Massy Diédhiou, la vigilance doit être de mise «dans la mesure où si la pluviométrie augmente cela peut avoir des conséquences sur le niveau du fleuve dans les zones surtout où la côte d’alerte est atteinte».
Dans une note publiée le 8 septembre dernier, le Haut-commissariat de l’Omvs alertait sur la montée des eaux à Bakel et Matam. A cause de la forte pluviométrie et les apports des affluents non contrôlés, les risques de débordement du fleuve pouvaient survenir en cas de nouveaux épisodes pluvieux dans la zone et provoquer une onde de crue.
Aujourd’hui, les populations résidant dans la vallée et le bassin du fleuve Sénégal vivent dans la psychose des crues, qui peuvent survenir à tout moment. Pour l’instant, officiellement seulement des incidents encore mineurs sont signalés dans des périmètres agricoles.
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