Goudomp – Accompagnement des anciens déplacés du conflit en Casamance : Diomaye à Djibanar pour la réinstallation de 92 ménages de retour

Par Abdoulaye KAMARA –
Le Président Diomaye a fait oublier le président Trump dans l’arrondissement de Djibanar, situé dans le département de Goudomp. Le Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc) est entré dans sa phase d’exécution dans les communes de Djibanar et Kaour. Jeudi passé, le Puma, pour le compte du Pdc, a remis des tonnes de divers matériels de construction aux anciens déplacés du conflit en Casamance qui ont accepté de revenir au bercail, suite au silence des armes noté depuis 2022. Faisant ainsi oublier les appréhensions nées du retrait de l’ancien partenaire américain, l’Ong Shelter for life, stoppé par le Président Donald Trump. Shelter for life était aux côtés des déplacés de retour pour les appuyer en matériels de construction de leurs habitations, avant qu’une décision du Président américain Donald Trump ne vienne mettre fin à ces appuis. C’est dire toute la joie et le soulagement que l’on pouvait lire sur les visages des bénéficiaires qui avaient envahi, jeudi passé, la place du marché du village de Djibanar pour la cérémonie officielle de livraison aux autorités territoriales desdits matériels. La directrice du Puma, qui était à la tête du convoi de camions lourdement chargés de matériels divers, a dévoilé le package apporté aux impactés du conflit dans les communes de Kaour et Djibanar. Dr Ndèye Marème Samb : «Les kits sont composés de 2 t de ciment, 150 feuilles de zinc, 60 rôniers, 8kg de clous, des portes, des fenêtres et un montant de 300 mille francs pour la construction de latrines. Le tout fait un montant d’1 million 500 mille francs par bénéficiaire.» Le coût total des matériels fait près de 140 millions de F Cfa. Pour l’année 2025, «le Puma s’est fait un pari de mettre le Pdc au centre de son plan de travail. Car nous voulons que la paix s’installe, et de façon durable», a mentionné la directrice du Puma. Ce n’est pas tout. Conscient du fait qu’il n’y a pas de paix sans développement, le Puma a annoncé la construction d’un bloc maraîcher et d’un poste de santé dans la localité. Une manière de garantir un retour durable, digne et sans regret pour les anciens déplacés du conflit.
Au nom des bénéficiaires, le maire de la commune de Djibanar, Ibou Diallo Sadio, s’est réjoui de cette initiative du Plan Diomaye pour la Casamance. Puis d’informer que «l’arrondissement de Djibanar, la commune de Djibanar surtout, a payé un lourd tribut dans la crise en Casamance. Maintenant, Djibanar a retrouvé 18 villages qui étaient effacés de la carte communale. En 2014, lors de notre arrivée, il n’y avait que 6 villages sur les 29. Aujourd’hui, la commune compte 24 villages. 5 seulement ne sont pas encore reconstruits. Ces kits de construction constituaient une réelle préoccupation, avec la saison des pluies qui s’annonce. Nous remercions le Président Diomaye Faye pour cette initiative».
Sur les 92 ménages bénéficiaires de cet appui présidentiel, 12 sont de la commune de Kaour, répartis entre 3 villages (Diaban, Sinker Diola et Koubafor), et le reste, 18 villages précisément, se trouve dans la commune de Djibanar.
Pose de la première pierre de 2 écoles élémentaires
La directrice du Puma a profité de son séjour à Djibanar pour procéder à la pose de la première pierre d’une école élémentaire dans le village de Bantancountou, puis d’une autre dans celui de Bindaba. Des initiatives qui entrent dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc) qui vise à faciliter un retour durable et digne des anciens déplacés. Selon le maire Ibou Diallo Sadio, «l’école de Bantancountou polarise 6 villages et celui de Bindaba, 2 villages. Les élèves de ces villages fréquentent les écoles de Goudomp et de Baconding, distants de près de 10 km. Le manque d’école constitue un obstacle au retour de certains candidats qui se sont signalés. Voilà toute la pertinence de la création de ces 2 écoles».
Autres besoins des déplacés
Les communes de Djibanar et de Kaour ont des préoccupations différentes relativement aux besoins encore à satisfaire pour les déplacés. Pour Djibanar : «la réhabilitation de l’axe routier qui va de Goudomp à Bantancountou est nécessaire pour le désenclavement d’une demi-douzaine de villages en reconstruction. En saison des pluies, les populations sont coupées du reste de l’arrondissement, voire de la Rn6. Sur cet axe, se trouvent les cantonnements militaires de Bantancountou et de Sicoung. Pour rentabiliser ces investissements consentis dans cette zone, il faut la désenclaver. En plus, l’accès à une eau potable est une forte demande sociale pour ces populations», a révélé le maire Ibou Diallo Sadio.
A Kaour, «8 ménages de déplacés de retour ont construit des bâtiments, encouragés par Shelter for life avant son retrait forcé de la zone. Aujourd’hui, ces ménages ont des difficultés à achever leur construction. Ils sont établis dans les villages de Sinker Baïnounk (6 ménages) et de Sinker Escale (2 ménages). Le plan Diomaye prend en charge les ménages des villages qui se sont installés après 2021. Le péché de ces ménages est de vivre dans des villages qui n’étaient pas totalement effacés de la carte. Les cheffes de ces ménages sont pour la plupart des veuves qui ne pouvaient plus entretenir correctement leurs enfants dans les localités d’accueil à Ziguinchor, en Gambie ou en Guinée-Bissau. Les 8 ménages de retour à Sinker Baïnounk et Sinker Escale ont construit autant de bâtiments en banco qui risquent de s’écrouler pendant la saison des pluies prochaine, faute de moyens pour les achever. Les responsables de l’Anrac et même du Pdc sont informés de la situation. Ils répondent, à chaque fois, «que pour l’instant, rien n’est prévu pour leur cas spécifique»», a résumé Youba Sonko, adjoint au maire de Kaour.
akamara@lequotidien.sn