Inculpé en France pour 4 viols : Kabirou Mbodji, une descente continue aux enfers

Agé de 58 ans, Kabirou Mbodji est visé par une enquête pour viols présumés sur quatre filles par un juge parisien. Le fondateur de Wari dont les activités sont à l’arrêt au Sénégal, a été placé sous contrôle judiciaire, mais continue de nier évidemment les faits. Par Justin GOMIS –
Le fondateur de Wari a été inculpé à Paris, la semaine dernière, selon plusieurs médias français, notamment Le Parisien et Afp, pour viols présumés. Evidemment, Kabirou Mbodji conteste ces accusations alors qu’il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour des viols à l’égard de quatre plaignantes depuis le 13 octobre. Le patron de Wari, qui fut l’un des fleurons dans le monde du transfert d’argent, est soupçonné d’avoir commis trois viols lors d’une même soirée et un quatrième plus tôt dans l’année. Selon Le Parisien, «des expertises médicales sont pratiquées sur les plaignantes. Aucun jour d’incapacité totale de travail pour celle âgée de 22 ans, un jour d’Itt pour des lésions des parties intimes concernant la victime présumée de 23 ans et deux jours pour la dernière». La version en ligne du journal précise que les déclarations des trois jeunes femmes sont restées constantes. «Leurs témoignages sont très crédibles», note-t-il, en soutenant que M. Mbodji a nié fermement toute implication dans ce dossier, lors de sa garde à vue. Pour lui, ces femmes se seraient mises d’accord pour inventer ces viols et en tirer un avantage financier. «Mon client dont je ne confirme pas l’identité, nie avec la plus grande fermeté, les accusations portées contre lui. Il est parfaitement serein. L’instruction permettra de faire la lumière sur les faits et la réalité de ce dossier», a réagi auprès de l’Afp, Me Philippe Zeller, avocat du suspect.
Cette affaire vient compliquer la situation de M. Mbodji dont la société, fondée en 2010, est en chute libre depuis des années. Elle a cessé de fonctionner quasiment au Sénégal à cause de l’arrivée sur le marché, de la «tech» d’une concurrence féroce de nouveaux opérateurs de mobile banking. Avant le début de la chute de Wari dont les points de transaction sont fermés, Kabirou Mbodji, qui avait raté le rachat de Tigo, avait aussi des ennuis judiciaires avec ses ex-associés. Il avait été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme, par le Tribunal correctionnel de Dakar pour «abus de biens sociaux» et des dommages et intérêts d’une valeur de 1,5 milliard à verser à ses ex-collaborateurs Tap Tap Send. Après cette condamnation, ses avocats, qui avaient interjeté appel, avaient saisi le Président Sall pour dénoncer un lynchage de leur client et le non-respect de l’autorité de la chose jugée.
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