Les déchets plastiques constituent un réel problème au Sénégal qui en produit 250 mille tonnes par an, en n’en recyclant que 10%. Pour ces déchets plastiques qui ont des conséquences sur les écosystèmes terrestres, marins, sur la santé humaine et les inondations, le ministère de l’Environnement a initié un atelier de sensibilisation des marraines de l’environnement afin qu’elles sensibilisent à leur tour les populations sur les dangers du plastique.Par Justin GOMIS – 

Le ministère de l’Environnement ne sera pas seul dans le combat contre les déchets plastiques dans le pays. Les marraines de l’environnement ont décidé de se joindre à cette lutte. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre ce fléau, les deux parties ont manifesté leur intérêt d’unir leurs forces pour réduire, de manière drastique, ces déchets plastiques. «280 millions de tonnes de plastiques sont utilisées chaque année dans le monde. On les utilise pour une courte durée. Et après usage, les plastiques peuvent faire plus de 400 ans sur la terre. Chaque seconde, l’équivalent d’un camion de déchets est jeté dans la mer. Au Sénégal, nous produisons chaque année 250 mille tonnes de plastiques, alors que ce qui est recyclé ne fait pas 10%, soit l’équivalent de 30 mille tonnes», a informé Daouda Ngom. Il s’exprimait à l’occasion d’un atelier de sensibilisation organisé à l’intention des marraines de l’environnement. D’après le ministre, ces déchets plastiques entraînent des conséquences néfastes sur la pêche. «D’ici 2050, il y aura plus de déchets dans la mer que de poissons», a-t-il fait savoir.

Mais, en plus de la pêche, les effets des déchets plastiques, qui sont un peu partout et qui créent un réel problème d’assainissement, affectent aussi la santé humaine, l’agriculture et l’élevage. «Quand vous brûlez le plastique, cela peut entraîner des conséquences néfastes, notamment des problèmes respiratoires. Le plastique est responsable de beaucoup de dégâts.
C’est un facteur aggravant des inondations. Les déchets plastiques occasionnent des conséquences sur les animaux marins, sur le bétail. Ils sont responsables de 30% de décès du bétail», a-t-il dit. «La prolifération des produits plastiques et les difficultés de leur collecte après usage posent des problèmes d’insalubrité, de dégradation du cadre de vie, du milieu marin et de la santé (décimation du cheptel et de la faune aquatique, production de dioxines et furanes avec le brûlage des déchets, l’imperméabilisation des sols, l’obstruction des canaux d’évacuation des eaux.» C’est pour cette raison que la pollution est considérée comme «l’une des pires crises auxquelles l’humanité est confrontée».    Mais, «pour combattre la pollution plastique, l’Etat du Sénégal avait adopté la loi n°2015-09 du 04 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage, et à la gestion rationnelle des déchets plastiques», a-t-on indiqué en outre dans le document. Seulement, «cette loi, qui présentait des limites pour atteindre son objectif, a été abrogée et remplacée par la loi n°2020-04 du 08 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Après quatre ans de mise en œuvre, le Sénégal reste toujours en proie au péril plastique», poursuit-on dans le texte. Et c’est pour y remédier que le ministre de l’Environne-ment et de la transition écologique a décidé de conjuguer ses efforts avec les marraines de l’environnement pour sensibiliser sur la loi plastique. L’objectif, c’est de permettre aux marraines de l’environnement de mieux contribuer à la lutte contre la pollution plastique. En fait, il s’agit, pour ces dernières, d’avoir une meilleure compréhension de la loi plastique afin de mieux échanger sur les enjeux de la pollution plastique au Sénégal et d’avoir toutes les informations afin de mieux contribuer à la lutte contre les déchets plastiques. Elles auront aussi à faire jouer aux organisations communautaires de base un rôle central dans la lutte contre la pollution plastique. Ce à quoi elles s’engagent à faire, d’autant plus que ces «Badiénou gox» qui avaient été choisies dans le cadre de la santé de la mère et de l’enfant trouvent qu’elles sont dans leur élément. Toutefois, elles ont manifesté leur intérêt pour bénéficier de sessions de formation afin de pouvoir mieux convaincre les populations sur les effets néfastes des déchets plastiques. «Nous attendons du ministère un accompagnement sur les plans de la capacitation, matériel, didactique et financier», a fait savoir Yacine Fall, la présidente de l’Association des marraines de l’environnement. Avant de donner leur engagement à soutenir l’initiative du ministère de l’Environnement.

«Nous allons être derrière le ministre de l’Environnement en mobilisant toutes les «Badiénou gox» dans les régions», a-t-elle assuré, pour arriver à «zéro déchet, zéro plastique».

Dans le même sillage, Daouda Ngom a promis de lancer un projet dénommé «Solution durable pour la lutte contre les déchets plastiques», avec le Pnud. A l’en croire, cela leur permettra d’accompagner les «Badiénou Gox» ou les marraines de l’environnement dans le cadre de cette lutte.
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