La frégate de surveillance Ventose de la marine française, en escale à Dakar depuis le 30 octobre, mènera à compter de demain (3 novembre), un grand exercice sur la côte ouest-africaine. Intitulé Grand africain nemo, cet exercice mettra à contribution les marines de 14 pays africains, principalement les Etats riverains du Golfe de Guinée, dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’insécurité maritime dans cette zone.
La frégate de surveillance de la marine française Ventose mouille à Dakar depuis le 30 octobre. Ce navire, qui mesure 95 m, pèse 2500 t, est doté d’un équipage de 95 personnes (officiers, officiers mariniers, quartiers-maitres matelots…), d’un hélicoptère type alouette 3 et différents armements à bord. Il est au Sénégal dans le cadre de l’exercice Grand african nemo, qui débute demain et dont l’objectif ultime est de permettre aux Etats riverains du Golfe de Guinée, y compris le Sénégal et la Gambie, de mieux assurer leur sécurité maritime. «En 2013, il y a eu le sommet de Yaoundé. Et tous les pays riverains du Golfe de Guinée s’étaient engagés à améliorer leur coopération en termes de sécurité maritime qui passe par la mise en place d’une structure de commandement et de coordination à terre», explique le capitaine de frégate et commandant du bateau Ventose, Fabrice Hilbert. Pour ce dernier, la lutte contre l’insécurité maritime nécessite d’avoir de grands moyens nautiques. «Il faut des bâtiments, des bateaux capables d’aller au large pour intervenir sur des contrevenants. Ça nécessite aussi d’avoir une structure à terre qui coordonne et qui commande tous ces moyens nautiques», note-t-il.
Cette structure, mise en place depuis 2013 suite au sommet de Yaoundé, avait aussi besoin d’être éprouvée, mesurée. C’est dans ce cadre qu’intervient l’exercice Grand african nemo qui va, selon le capitaine Fabrice Hilbert, rassembler 14 pays riverains du Golfe de Guinée, 2 bâtiments français, un bâtiment espagnol, différents officiers de liaison d’autres pays qui viendront voir le déroulement de l’exercice, une équipe d’entraineurs, d’experts français en sécurité maritime. «C’est un gros exercice international qui vise à entraîner, améliorer, renforcer les capacités de sécurité maritime dans le Golfe de guinée. Nous allons éprouver la structure de commandement du processus de Yaoundé», soutient-il. L’exercice, qui dure une semaine, va essayer de se mettre à l’épreuve de la réalité. «On va jouer le rôle d’un bâtiment de pêche en situation illicite. C‘est-à-dire un bâtiment, qui n’a pas l’autorisation de pêcher dans la zone économique exclusive du Sénégal par exemple. On va jouer le rôle d’un bâtiment trafiquant de drogue, d’un bâtiment piraté, d’un bâtiment en détresse. C’est-à-dire un grand feu qui se déclare à bord et on n’est pas capable d’intervenir tout seul, on appelle à l’aide», explique le capitaine Hilbert. Toute une série de simulations d’actions réelles auront ainsi lieu en mer et il s’agira pour les marines des autres pays d’intervenir avec leur équipage pour contrôler, maitriser ou aider le Ventose.
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