Marché unique du transport aérien africain : L’appel de Kigali pour l’accélération de la mise en œuvre

A l’issue du neuvième Sommet de l’aviation africaine tenu les 4 et 5 septembre 2025 à Kigali, au Rwanda, les ministres responsables des Transports et de l’aviation civile, ainsi que les Directeurs généraux des autorités de l’aviation civile des Etats membres de l’Union africaine, ont appelé à accélérer la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien africain (Mutaa).Par Dialigué FAYE –
Depuis son lancement en 2018, beaucoup de progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien africain (Mutaa), «avec 38 Etats engagés, 108 nouvelles liaisons intra-africaines ouvertes, l’expansion des droits de cinquième liberté depuis 2022 et l’opérationnalisation du mécanisme de règlement des différends. Les dirigeants et parties prenantes africains témoignent de la dynamique croissante et de la volonté politique».
Malgré tout, des défis persistent. Les ministres responsables des Transports et de l’aviation civile, ainsi que les Directeurs généraux des autorités de l’aviation civile des Etats membres de l’Union africaine, ont relevé, entre autres, «la domestication incomplète de la réglementation, les restrictions injustifiées du marché, les insuffisances en matière d’infrastructures, les taxes excessives et les redevances élevées compromettant les avantages de la libéralisation».
Face à cette situation, ces derniers ont profité de la neuvième édition du Sommet de l’aviation africain tenue les 4 et 5 septembre 2025 à Kigali, au Rwanda, pour réaffirmer leur engagement et appeler à l’action. Ils plaident pour l’accélération de «la pleine domestication des dispositions de la Dy/Mutaa (Décision de Yamoussoukro et du Marché unique du transport aérien africain) dans les législations nationales et les accords de services aériens». Aussi invitent-ils à «lever les restrictions injustifiées sur les droits de trafic et garantir une concurrence loyale et la protection des consommateurs à travers le mécanisme de règlement des différends ; promouvoir la domestication du marché du transport aérien aux niveaux régional et continental ; adopter un cadre harmonisé régional/continental pour réduire les taxes excessives, les frais et charges élevés qui freinent la compétitivité». La mobilisation «des investissements dans les infrastructures aéronautiques, les hubs et la connectivité, en s’appuyant sur les institutions financières de développement, les partenariats public-privé et le soutien des bailleurs, le renforcement des capacités institutionnelles de la Commission africaine de l’aviation civile (Cafac) en tant qu’organe d’exécution du Mutaa à travers un financement durable et un appui politique» font partie des recommandations de ces différentes parties prenantes à ce 9e Sommet de Kigali. Lesquelles préconisent également d’endosser «la désignation du Mutaa comme thème de l’Année de l’Ua 2027, afin de l’élever au plus haut niveau politique ; soutenir la nomination de champions régionaux du Mutaa au niveau des chefs d’Etat afin de maintenir le plaidoyer et la coordination au niveau continental ; engager un dialogue avec les Etats non encore engagés dans la mise en œuvre du Mutaa, afin d’assurer une participation universelle et l’intégration du marché du transport aérien africain».
Ces acteurs réaffirment leur «engagement collectif envers la Décision de Yamoussoukro (Dy) et le Marché unique du transport aérien africain en tant que projet phare de l’Agenda 2063 et catalyseur stratégique de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), de l’intégration régionale et de la transformation socio-économique». Car, soutiennent-ils, «le Mutaa n’est pas seulement une initiative de transport, mais un impératif continental pour libérer le potentiel économique de l’Afrique, améliorer la mobilité et créer des emplois pour des millions d’Africains».
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