Le taux de contraception du Sénégal se situe aujourd’hui  à 25%, le ministère de la Santé et de l’action sociale projette d’atteindre un taux de 46% d’ici 2027. Pour l’atteinte de cet objectif, le Msas compte sur l’implication de tous les acteurs, parmi lesquels les officines privées, afin de réduire au maximum la mortalité maternelle comme infanto-juvénile. C’est dans ce sens que des innovations sont prévues pour la promotion de la planification familiale au niveau des pharmacies privées.

Par Alioune Badara CISS – Les pharmacies privées constituent un maillon important dans la promotion de la planification familiale. D’ailleurs, les produits de planification familiale pour les femmes ainsi que pour les hommes sont déjà disponibles dans les officines. Une façon pour le gouvernement du Sénégal de rendre l’accès à ces produits plus facile. Dr Aboubakrine Sarr, conseiller technique pharmacie de la ministre de la Santé et de l’action sociale, qui présidait cette rencontre, a souligné la nécessité d’accélérer le pas pour arriver à un taux de contraception de 46% d’ici 2027. «On a senti entre 2012 et aujourd’hui, une forte augmentation du taux de la planification familiale et ceci est matérialisé par une réduction forte de la mortalité maternelle. Donc nous avons jugé utile de renforcer ce que nous avons fait pour que, d’ici 2027, on puisse davantage réduire  la mortalité maternelle comme  infantile, mais aussi rehausser le niveau de la planification familiale au sein de notre pays», déclare M. Sarr.

Ainsi après la disponibilité de services de planification familiale dans les pharmacies privées, il est question de voir comment augmenter leur champ d’action. «Il s’agit d’actes qu’on a définis médico pour lesquels on est en train de voir comme y impliquer davantage les pharmaciens privés. Ce sont des actes d’implants, si  aujourd’hui on permet à un diabétique de se piquer lui-même, de même un enfant, pourquoi pas ne pas permettre à une femme de se piquer ? De faire son auto-soin ? Mais pour mieux garantir ça, il y a lieu de l’accompagner avec un partenaire médical très proche qui n’est autre que le pharmacien, qui est le premier centre de soins, de conseil et d’orientation de nos populations», affirme Dr Aboubakrine Sarr.

Ces nouvelles innovations, appelées «Procuration assistée», pourraient également mieux lutter contre l’infertilité, mais aussi réduire la mortalité maternelle.

Le Sénégal est également appuyé dans cet exercice par la  Fondation Bill et Melinda Gates. Ainsi, la représentante de l’équipe globale de cette fondation, en charge de la planification familiale dans le secteur privé, est revenue sur le but de cette rencontre qui est l’augmentation pour l’accès aux services de planification familiale dans le secteur privé. A l’en croire, le pharmacien peut offrir plus que ce qu’il offre maintenant.  «Nous allons soutenir la Direction de la santé de la mère et de l’enfant  et l’ensemble des partenaires à ouvrir le dialogue, à faire une phase-pilote, à démontrer qu’en donnant les outils et les capacités aux pharmaciens, on augmente l’accès. Et, c’est le Sénégal qui y gagne parce qu’on permet aux femmes d’accéder aux services de planification familiale dans des endroits plus proches de leur domicile. Il y en a qui vont au centre de santé, y en a qui, si elles peuvent trouver les services dans les pharmacies, vont les chercher là-bas», ajoute-t-elle.
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