A l’instar des autres localités du pays, le district sanitaire de Mbour a lancé hier ses Journées nationales de vaccination. Après avoir atteint un objectif de 104% lors de la précédente campagne, Jean-Jacques Malomar, médecin-chef du district sanitaire de Mbour, a mobilisé plus de 450 agents communautaires pour sensibiliser les parents réticents et les familles hostiles à la vaccination.

Par Alioune Badara CISS – Après quelques années de répit, il y a une résurgence de la poliomyélite. Pour barrer la route à cette maladie, le district sanitaire de Mbour a lancé hier la campagne de vaccination, qui va durer de trois jours. Elle cible les enfants âgés de 0 à 5 ans. Qu’ils aient été vaccinés avant ou non, ils seront concernés par cette campagne.
A Mbour, les bons résultats obtenus lors de la campagne précédente étaient de 104%. Mais, certains parents restent réticents à la vaccination. Pour réussir cette campagne et dépasser le taux de 75% de couverture vaccinale qui leur a été demandé et éviter les cas de refus signalés lors de la précédente, les autorités sanitaires ont mis en place une stratégie pour mieux sensibiliser les parents, qui sont réticents à ces vaccins. Selon Jean-Jacques Malomar, médecin-chef du district sanitaire de Mbour, «il faut que ces parents sachent que la poliomyélite est une maladie parfois invalidante et qui contribue à entretenir la pauvreté». Et il tient un langage de vérité sur la réalité de la maladie : «Même si nous avons réussi à contrôler cette maladie durant les dix dernières années, elle est réapparue. Et étant donné que c’est une maladie qui se transmet par voie orale suivant le principe de la transmission oro-fécale, il est important de savoir qu’une épidémie de polio pourrait être un problème de santé publique dans ce pays.» Il compte sur cet engagement populaire pour barrer la route à cette maladie. «Nous avons intérêt à nous ériger tous en boucliers, en protégeant ces enfants contre cette maladie. Nous invitons donc les parents mais aussi ceux qui gèrent les garderies d’enfants, les cases des tout-petits, à accueillir nos agents qui sont mandatés par le district au niveau de leurs foyers ou établissements, pour nous donner une chance de barrer la route à la poliomyélite.»
Cette fois-ci, le district sanitaire de Mbour a mobilisé 450 agents communautaires, qui sont déjà sur le terrain pour faire la sensibilisation. En attendant les Journées nationales de vaccination. Et d’autres stratégies sont également mises en place. «Nous avons opté pour une communication de proximité, des porte-à-porte mais aussi une communication de bouche à oreille pour donner toutes les informations liées à la vaccination. Nous tenons à rappeler dans ce sens, qu’il s’agit d’une vaccination par voie orale, c’est-à-dire qu’il s’agit de gouttes qu’on donne aux enfants. Il s’agit également de lutte contre la poliomyélite et non contre le Covid-19, qui sévit actuellement», note le médecin-chef de Mbour. Il poursuit : «L’autre élément que nous rappelons très souvent, c’est qu’en réalité, la plupart des chefs de famille, soit connaissent quelqu’un qui a eu la maladie ou encore quelqu’un qui en connait. C’est autant d’arguments qui nous permettent de pouvoir porter le message là où il faut.» Par ailleurs, il a rappelé qu’ils ont mis en place des comités de gestion des cas de refus, qui se chargeront de se rapprocher de ces familles pour les amener à adhérer au processus de vaccination.
Il faut savoir que le taux de couverture vaccinale contre la polio est assez élevé. Depuis 2010, le Sénégal n’avait plus enregistré de cas de poliomyélite.
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