Ousmane Sonko dénonce une utilisation de l’appareil d’Etat pour s’en prendre à l’opposition. Le député et leader de Pastef estime que les débordements notés lors du sit-in avorté de l’opposition posent le problème du professionnalisme de la police.

Ousmane Sonko «regrette» la répression du sit-in organisé par l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) vendredi dernier. Selon le leader de Pastef/Les Patriotes, invité du «Grand jury» de la Rfm hier, l’expression du droit constitutionnel, à savoir «de marcher, de faire un sit-in, de contester, est remis en cause perpétuellement». S’il souligne que le régime de Wade n’est pas exempt de tout reproche dans la signature de l’arrêté Ousmane Ngom, Ousmane Sonko, absent du sit-in, estime que Macky Sall «utilise l’appareil d’Etat dans toutes ses composantes pour emprisonner, radier ou réprimer les opposants». A son avis, le gouvernement ne doit pas afficher un triomphalisme dans la répression d’un sit-in. Cette répression qui a débordé jusqu’à une école à Thiong pose, selon lui, «le problème fondamental du professionnalisme tant vanté de nos forces de police».

«Sous Macky, on maquille beaucoup de choses»
Par ailleurs, Ousmane Sonko s’est inquiété de nouveau du ni­veau d’endettement du Sénégal, car si le gouvernement s’est réjoui des prêts obtenus dans le cadre de l’Eurobond, le patron de Pastef n’y voit que du bluff. «Je ne sais pas si c’est une coïncidence qu’on ait un Président qui s’appelle Macky, mais on maquille beaucoup de choses dans ce pays. La situation intérieure du pays est chaotique avec une dette intérieure qui dépasse les 400 milliards qu’on essaie de cacher. J’ai interpellé le ministre des Finances en lui signifiant que le pouvoir a fait un dépassement sur les ressources extérieures de plus de 200 mil­liards. Ils savent que leur budget n’est pas sincère. C’est pourquoi, pour la fin de l’exercice 2017, ils avaient arrêté depuis le mois de juillet de faire des opérations budgétaires», souligne-t-il. Pour lui, le gouvernement «n’a plus de marges» et «doit faire très attention à engager le Sénégal dans des choses qui seront des boulets qu’on risque de traîner».
Rappelant que la dette était de 41% du Pib en 2012, Sonko indique qu’elle est aujourd’hui à 61% du Pib. Par conséquent, il fait la remarque suivante : «L’inves­tissement augmentait plus vite avec 29,3% du Pib, mais depuis quelques années, il ne dépasse plus les 27%. Dans le budget 2018 qu’on vient de voter à l’Assemblée nationale, vous avez une hausse des recettes fiscales de 11% et une hausse de la dette de 23,9%. Cela veut dire que le Sénégal est incapable en termes de mobilisation des ressources et veut suppléer tout cela par un endettement. On ne peut pas mobiliser des ressources internes parce que nous avons une Administration par terre, politisée et politique».
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