Pr Abdoulaye Bathily, Envoyé spécial du président de la République sur les questions internationales, a estimé, jeudi à Dakar, qu’«il existe une véritable crise de leadership dans le monde actuel», appelant les think tanks africains à jouer un rôle accru dans la production de solutions.Par Ousmane SOW – 

Le think tank citoyen Wathi a célébré, mardi à Dakar, ses 10 années d’existence par un colloque régional portant sur «l’évolution des think tanks en Afrique de l’Ouest face aux mutations démocratiques et sécuritaires». Pr Abdoulaye Bathily, Envoyé spécial du Président Bassirou Diomaye Faye sur les questions internationales, s’est exprimé avec gravité et optimisme sur la situation actuelle. Ancien Envoyé spécial de l’Onu en Afrique centrale et médiateur au Burundi et en Libye, Abdoulaye Bathily a rappelé son expérience au plus fort des crises africaines. «J’ai eu l’honneur de rencontrer Gilles Yabi, comme il a fait allusion tout à l’heure à cela, non seulement dans mes fonctions au Mali, mais aussi un peu partout en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale. Je me rappelle notre rencontre à Bangui, au plus fort de la crise en République centrafricaine», a déclaré Pr Abdoulaye Bathily.
Selon lui, Wathi est un exemple rare de réflexion rigoureuse sur les enjeux africains. «Nous avons besoin de think tanks pour réfléchir, pour nous sortir de cette impasse dans laquelle certains veulent nous convier. Aujourd’hui, nous avons besoin d’eux. Il nous faut rester optimistes quant à l’avenir d’une humanité meilleure. Il nous faut rester optimistes quant à la capacité des hommes et des femmes de surmonter les épreuves actuelles, essayer de surmonter les handicaps actuels. Nous vous encourageons à continuer ce travail», a-t-il lancé. Invité d’honneur du colloque, l’ancien émissaire des Nations unies a salué le rôle inestimable des laboratoires d’idées dans la construction d’alternatives crédibles sur les enjeux de développement et de gouvernance en Afrique de l’Ouest et au-delà. «Il y a une véritable crise de leadership dans le monde d’aujourd’hui. Nous avons besoin de l’éclairage des think tanks pour ouvrir la voie au monde meilleur», a-t-il relevé, estimant que la révolution de l’Afrique de l’Ouest est tout un symbole des dynamiques du monde contemporain. «Certes, le monde était dans une période de basculement. Quand j’ai écouté attentivement le discours du plus grand leader de la planète, il y a de quoi avoir froid au dos. Effectivement, personne n’aurait pu imaginer ce qui est en train de se passer», a-t-il poursuivi. Néanmoins, il se dit optimiste. «Personnellement, je suis un optimiste. Le monde réussira, les peuples réussiront à transcender cette période sombre de l’histoire de la trajectoire humaine sans aucun doute. Et c’est précisément pour cela que nous avons besoin d’organisations comme Wathi», a-t-il conclu.
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