Jour de vérité, ce lundi, avec les quarts de finale où huit équipes jouent leur avenir dans cette Can U20. Et parmi elles, le tenant du titre, le Sénégal, qui fait face à l’ogre nigérian, avec comme gros enjeu : une qualification au prochain Mondial.

Après un départ poussif, suivi d’une qualification en quart de finale de la Can U20 face à la Rd Congo (2-0), le Sénégal passe aux choses sérieuses, ce lundi à 12h Gmt, avec le choc face au Nigeria, la Nation la plus titrée en Can U20 (7 sacres).

Invaincus, les Flying Eagles ont aussi été moins convaincants au premier tour. Après avoir débuté par un succès contre la Tunisie (1-0), ils ont été tenus en échec par le Maroc (0-0) et, de façon plus surprenante, par le Kenya, qui était déjà éliminé (2-2). De quoi questionner sur le niveau réel de l’ogre nigérian.
De son côté, le tenant du titre s’est fait peur avec son match nul contre la Centrafrique (1-1) et sa défaite face au Ghana (0-1). Mais les gamins de Serigne Saliou Dia (SSD) ont su réagir à temps en s’offrant la Rd Congo (2-0). De bon augure avant ce match-couperet où personne n’aura droit à l’erreur. D’où l’importance de retenir les leçons de la phase de groupes. Et sur ce chapitre, le sélectionneur des Lion­ceaux, au micro de Cafonline, rassure : «Ce groupe est né dans la difficulté. Il fallait passer par cette tempête pour mesurer notre solidité. On s’est remis en question, on a resserré les liens.»

Serigne Saliou Dia : «Ecrire notre propre version de l’histoire»
Le technicien sénégalais ne cherche pas à masquer les failles. Il les assume. Mieux : il les utilise comme moteur. «J’ai senti un déclic dans les yeux des garçons à l’échauffement contre la Rd Congo. On n’était plus dans le doute. On était dans le combat.»

Ce Sénégal-Nigeria, ce n’est pas un quart de finale comme les autres. C’est une page de l’histoire récente de la compétition qui se réécrit. En 2015, déjà, les deux nations s’étaient retrouvées en finale à Dakar. Le Nigeria l’avait emporté 1-0 dans un Stade Léopold Sédar Senghor glacé de déception. Depuis, les générations ont changé, mais la rivalité demeure. Et les ambitions restent intactes.

«C’est un choc d’Adn. Deux équipes formées à l’école de l’intensité, de la verticalité, de la fierté nationale. Mais cette fois, on veut écrire notre propre version de l’histoire», promet Serigne Dia, champion d’Afrique avec les Lionceaux U17.

Ce choc est aussi un parfum de revanche, une affiche qui sent la sueur, la fierté et les souvenirs, avec comme enjeu une place dans le dernier carré et une qualification au prochain Mondial.

Du coup, cela pourrait se jouer au mental : «On a beaucoup travaillé sur la psychologie. Quand les jambes ne répondent plus, c’est la tête qui doit prendre le relais pour des joueurs qui doivent défendre leur titre.» Mais pour le coach des Lionceaux, ce statut ne doit pas être un poids : «Le titre n’appartient à personne. Il faut le reconquérir à chaque édition.» Et si ces jeunes Lions ont parfois montré des signes de fébrilité, ils ont aussi prouvé qu’ils savaient relever la tête.

Du côté du Nigeria, Ladan Bosso, l’expérimenté sélectionneur, n’a pas perdu sa confiance malgré des performances en demi-teinte en phase de groupes. Le Nigeria viendra avec son expérience, sa tradition de gagnant et l’envie d’asseoir sa domination continentale. Mais le Sénégal, lui, s’avance avec une foi renouvelée, selon «SSD» : «J’ai vu mes joueurs se relever. J’ai vu dans leur regard ce qu’on appelle la fierté de porter le maillot. Alors, oui, on est prêts.»
Notons que pour les trois autres quarts, on aura : Ghana-Egypte, Maroc-Sierra Leone et Af’Sud-Rd Congo. Place au spectacle !
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