La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), à travers une étude déroulée sur toute l’étendue du territoire national, a constaté qu’une diversité des communautés fait face à des difficultés d’accès à l’éducation au Sénégal. La cérémonie de restitution du rapport de cette étude s’est tenue au centre culturel Derklé en présence de toutes les familles d’acteurs du système éducatif. 

Une partie de la communauté nationale ne bénéficie pas d’un accès facile à l’éducation. C’est le constat fait par une étude réalisée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). L’étude diagnostique sur l’accès à l’éducation des groupes vulnérables et marginalisées dans les zones à faibles taux de scolarisation s’est déroulée dans les 14 régions avec un focus sur celles à faible taux de scolarisation notamment à Kaffrine, Matam, Tambacounda, Louga et Diourbel.
Elle entre dans le cadre du programme Education Out Loud (Eol), financé par le Partenariat mondial pour l’éducation (Pme) et géré par Oxfam Ibis. L’objectif du programme vise à assurer une participation pleine et de qualité de la société civile, y compris des groupes marginalisés aux processus et espaces de dialogue sur la politique éducative.
C’est dans ce cadre que l’étude a tenté d’identifier, de localiser et de mesurer le degré d’implication de ces groupes marginalisés dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’éducation.
Selon, le directeur exécutif de la Cosydep, les personnes stigmatisées pour leur handicap physique ou statut social sont inférieures à 14% et les personnes dont les droits ne sont pas respectés représentent 53% et renvoient le plus souvent à un groupe marginalisé. Le rapport établit également que le non-respect des droits des marginalisés est plus flagrant dans la santé, l’éducation, l’environnement, la mobilité, l’accès aux services sociaux de base.
Des situations comme la délinquance, la mendicité, la pauvreté, la stigmatisation, les problèmes liés à l’état-civil sont cités comme barrières pour l’accès des groupes vulnérables et marginalisés à l’éducation. A en croire Cheikh Mbow, plusieurs variables ont permis de renseigner sur la vulnérabilité et la marginalisation. Ces dernières ont pour noms : le handicap (28%), la pauvreté (26%), la discrimination sociale (17%), le sexe (13%), l’âge (7%), l’appartenance ethnique (6%), la religion (3%).
Le rapport fait état aussi des limites des politiques publiques de lutte contre la marginalisation. Ainsi, il est constaté qu’au Sénégal, le paradoxe est que des lois en faveur de l’enfant existent même si le projet de Code de l’enfant est en souffrance dans le circuit administratif depuis des années.
Pire, l’Etat peine à mobiliser des ressources financières pour l’inclusion de tous et n’arrive pas souvent à appliquer les lois de façon effective à partir du moment où des pressions se greffent sur leur application.
Dans le rapport de l’étude, les recommandations s’adressent principalement à l’Etat, en tant que porteur d’obligations, et indiquent des actions à faire et/ou des mesures à prendre pour que la participation des groupes vulnérables et marginalisés aux instances de dialogue sur la politique éducative soit effective.
Pour ce faire, quatre recommandations majeures ont été formulées : l‘élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la marginalisation des enfants à partir d’une démarche participative et inclusive en veillant particulièrement à son application efficace, la promotion  des offres éducatives adaptées aux besoins spécifiques des communautés dont les enfants sont vulnérables et marginalisés, le renforcement de la protection sociale (santé, enregistrement à l’état civil,…) des membres des groupes vulnérables et marginalisés et la reconfiguration des espaces de dialogue afin de mieux les ouvrir aux groupes vulnérables et marginalisés
L’atelier de restitution est un moment fort de partage et de discussion entre les différentes familles d’acteurs du système éducatif. A la fin de cette rencontre, le rapport est remis aux  représentants du ministère de l’Education nationale et celui de la Formation professionnelle de l’apprentissage et de l’insertion. Ces derniers ont promis qu’une étude minutieuse du document sera faite pour apporter des solutions idoines à toutes les préoccupations.