La Conférence des leaders de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) est contre l’attestation de Moustapha Diakhaté. Cette confédération, regroupant des partis du gauche, décline les raisons par le canal d’un communiqué.Par Amadou MBODJI – 

La Conférence des leaders de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) s’indigne contre l’arrestation de Moustapha Diakhaté.
«C’est avec affliction que la Cds a appris l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt du président Moustapha Diakhaté, pour une deuxième fois, au motif d’«offense au chef de l’Etat». Son crime ? L’utilisation du terme «gougnafiers» pour qualifier les autorités qui auraient foulé aux pieds les normes protocolaires de la République», font savoir les membres de la Cds dans un communiqué. La Cds voit derrière cette arrestation une ambiguïté dans la démarche.
«Il est tout de même curieux que dans notre pays, réputé démocratique et respectueux des droits et libertés, qu’un citoyen puisse encore être convoqué et mis en détention pour avoir prononcé un mot qui aurait déplu au chef de l’Etat ou à son Premier ministre. Pourtant, ce sont ces mêmes autorités du parti Pastef qui, toute une décennie durant, non seulement s’en sont donnés à cœur joie en traitant de tous les noms d’oiseau ceux qui étaient aux affaires à l’époque, mais de surcroît ont prôné la suppression de toutes les dispositions liberticides du Code pénal, notamment son article 80 que Ousmane Sonko considérait comme une «hérésie juridique qui doit disparaître de notre corpus pénal», estimant que «celui qui est allergique à la critique ne doit même pas diriger une famille ou un parti, a fortiori un Etat», rappelle cette confédération de partis de gauche. C’est ainsi que la Cds «dénonce, avec la dernière énergie, l’incarcération arbitraire du président Moustapha Diakhaté et exige sa libération immédiate» en soulignant que «cette mesure inqualifiable de légèreté et de cynisme jure d’avec le respect des libertés élémentaires d’expression et rompt avec les engagements pris par le parti Pastef devant l’opinion nationale et internationale». La Cds parle de reniement venant s’ajouter à d’autres.
«Un reniement de plus qui traduit toute une ligne politique de ce parti faite d’autoritarisme et de tyrannie enflant chaque jour un peu plus. C’est du reste dans ce cadre que s’inscrivent tous les actes répressifs posés dernièrement pour effacer journalistes, chroniqueurs et politiques opposés à sa gouvernance et dont la presse paie globalement un si un lourd tribut», admettent les membres de la Conférence des leaders de la Cds. Ces derniers disent apporter leur soutien à ceux à qui on a ôté la parole.
«C’est pourquoi, la Cds réaffirme son soutien militant à toutes les victimes de ce régime brutal et anti-démocratique, et autres détenus pour «délit d’opinion»», fait savoir cette confédération.
La Cds «appelle toutes les forces démocratiques à renforcer et à élargir leur unité» dans cette dynamique, dit-elle, «pour dresser un bloc robuste». «Afin d’assurer», souligne-t-elle, «une défense conséquente de la démocratie et de la République dont les fondements sont quotidiennement agressés par un pouvoir en perte sèche de crédibilité».
ambodji@lequotidien.sn