Tambacounda – Près de 2 milliards F investis dans 3 régions : Sos Sahel veut lutter contre l’insécurité alimentaire et les changements climatiques

Sos Sahel veut valoriser les potentiels du Sahel pour lutter contre l’insécurité alimentaire et les changements climatiques. En intervenant dans les régions de Tamba, Kédougou et Kolda, la structure a déjà mis près de 2 milliards F Cfa dans ce combat.Par Abdoulaye FALL –
Ce sont près de deux milliards F qui ont été injectés, durant ces quatre dernières années, par l’organisation Sos Sahel. Elle intervient dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda. «Sos Sahel est une organisation née en Afrique, au Sénégal plus particulièrement. Elle a été créée en 1976 par le Président Senghor durant les grandes périodes de sécheresse», a rappelé la directrice des opérations de la structure, Lorène Ladan Fofana. L’organisation a pour mission de valoriser les potentiels du Sahel pour lutter contre les changements climatiques et l’insécurité alimentaire. Mais surtout préserver la biodiversité. Au Sénégal, précise la directrice des opérations, l’organisation est intervenue dans la zone des Niayes, avant son extension dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda depuis maintenant quatre ans.
Il s’agit, pour cette organisation non gouvernementale, de contribuer à la souveraineté alimentaire du Sénégal en valorisant la culture des céréales oubliées comme le fonio, qui a une certaine particularité. «Il s’agit surtout de donner un regain d’intérêt aux populations voisines des pays comme le Mali et la Guinée qui cultivent énormément la céréale. En leur prodiguant des conseils, en leur offrant des formations et, surtout, en leur fournissant des services pour faciliter cette culture qui est pénible», insiste Lorène Ladan Fofana, qui a annoncé que plus d’1, 5 milliard a été investi depuis 2021 pour accompagner les collectivités territoriales situées dans les trois régions d’intervention du projet. «La grande satisfaction est que les populations se sont rendu compte que la céréale a un fort potentiel pour elles en termes d’auto-consommation et surtout de rente. Cette action, poursuit Lorène Ladan Fofana, est portée dans les régions d’intervention par les collectivités territoriales, avec une forte implication des services techniques.» Le projet est dénommé «Djigui Niokolo», qui signifie Espoir au Niokolo. «C’est un projet de développement territorial et intégré», insiste Mme Fofana.
Sur un autre registre, elle met en exergue l’appui-conseil apporté aux collectivités territoriales. Les mairies ont été appuyées dans la gouvernance de leurs ressources naturelles pour une meilleure gestion de celles-ci. Beaucoup de formations et d’outils leur ont été fournis.
Les secrétaires municipaux ont aussi été capacités. Les écoles ont considérablement été appuyées à travers le développement de jardins scolaires qui ont été organisés en clubs «Nutrisco», impliquant à la fois les élèves et les enseignants, mais aussi les parents d’élèves.
Par ailleurs, les services sociaux de base n’ont pas été en reste. «C’est parce qu’on est conscients que sans eau, sans éducation, il n’y a pas de développement possible. Et c’est pourquoi, dans les zones les plus défavorisées, il a été mis l’accent sur la rénovation de certains ouvrages, en collaboration avec les services de l’Etat comme l’Ofor, le Service de l’hydraulique, pour améliorer et étendre l’accès à l’eau potable dans certains villages dont les populations devaient se déplacer sur des kilomètres pour trouver le liquide précieux. Plus de 30 000 personnes ont été touchées dans ce sens», s’est-elle réjouie.
Mamadou Korka Sidibé, le maire de la commune de Dar Salam, dans le département de Salémata, salue les multiples interventions de l’organisation Sos Sahel. «Grâce à eux, j’ai le meilleur Secrétaire municipal du département. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’aisance qu’il effectue ses tâches. Il a été capacité, formé et bien encadré dans l’exercice de ses fonctions. Outre cet appui, les services sociaux de base ont connu un grand essor grâce à l’accompagnement des partenaires.» Ce que confirme son collègue maire de Linkéring. Pour lui, l’accompagnement de l’Ong Sos Sahel a contribué à la mécanisation de la culture du fonio dans leur contrée. «C’est une spéculation difficile à cultiver. L’organisation a permis son développement en dotant les producteurs de machines nécessaires aux travaux à toutes les étapes», dit-il
Aujourd’hui, l’appel des maires dans les zones d’intervention du projet demeure sa pérennisation. «Cette organisation est d’un grand apport pour les communautés», ont signifié les élus locaux.
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