Dans le cadre de sa tournée économique au Nord du Sénégal, le président de la République a procédé, hier, à l’inauguration de la nouvelle usine de la Société africaine d’ingrédients (Saf Ingrédients). Un projet qui, selon Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été conduit dans une très bonne synergie entre des investisseurs étrangers et le secteur privé national. 

 

Par Cheikh NDIONGUE (Correspondant) – En visite dans la commune de Ross Béthio, dans le cadre de la deuxième journée de sa tournée économique dans le Pôle-territoire nord, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé la volonté de son gouvernement à faire de l’industrialisation le fer de lance du développement agricole au Sénégal. Le chef de l’Etat s’exprimait en marge de l’inauguration de l’usine de la Société africaine d’ingrédients (Saf Ingrédients), implantée dans cette zone par l’homme d’affaires saint-louisien Assane Seck, pour la production de poudre d’oignon. Le Président Faye, qui a promis d’accompagner ce projet «inédit», a salué, par la même occasion, le dynamisme du partenariat entre producteurs et agro-industriels à travers le montage de cette unité.

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Le chef de l’Etat s’est réjoui de ce projet qui, selon lui, a été conduit dans une très bonne synergie entre des investisseurs étrangers et le secteur privé national.
Il a salué cette mise en relation qui permet de créer une joint-venture pour pouvoir attaquer des marchés comme celui-là.

Bassirou Diomaye Faye a également félicité les promoteurs de ce projet, qui ont introduit un schéma qui manquait entre les producteurs et l’industrie agroalimentaire par la transformation des produits issus de l’agriculture, dans une logique de contractualisation assurant aux producteurs des revenus stables pour être en confort auprès des banques. Cela leur permettra, de l’avis du chef de l’Etat, de contractualiser. Egalement, pour le gouvernement, dans sa politique d’import-substitution, ce sera l’occasion d’avoir des produits semi-finis sur place, utilisables par l’industrie agroalimentaire.

Pour Bassirou Diomaye Diakhar Faye, «ce projet, au-delà des emplois qu’il crée, conforte le gouvernement dans l’idée que l’industrialisation reste la clé pour davantage développer l’agriculture qui doit être le fer de lance de notre économie, mais aussi la clé de la relance d’un dynamisme du secteur privé à travers une transformation ajoutant de la valeur à tous nos produits et à nos matières premières».

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Le président de la République n’a pas manqué d’exprimer toute sa satisfaction après avoir visité l’usine de fabrication de poudre d’oignon. «Je suis particulièrement heureux de voir qu’un tel projet puisse être conduit à partir de rien, très loin des zones industrielles habituelles, au plus près des producteurs et dans une logique écologique et environnementale qui nous satisfait particulièrement dans la conception du projet», fait-il savoir. «On peut dire ici que rien ne se perd, tout se récupère et a une utilité dans le process qui va à l’aboutissement du produit que l’usine Saf Ingrédients est appelée à commercialiser», ajoute-t-il.

Pour le promoteur du projet, Assane Seck, la visite du président de la République des installations de son usine est une fierté. Très satisfait d’avoir accueilli le président de la République, il lâche à l’endroit de ce dernier : «Dans tous les pays, nous n’avons qu’un seul représentant, c’est le président de la République. Nous sommes des hommes d’affaires, et nous avons pensé réaliser ce bijou. Aujourd’hui, nous avons l’approbation de la première personnalité de l’Etat et nous devons doubler l’effort qui nous avait animé au moment de mettre en place ce projet.»

Un investissement compris entre 17 et 20 milliards
Pour Assane Seck qui a tenu à remercier les populations de la zone venues très nombreuses à l’accueil du chef de l’Etat, l’implantation de cette unité industrielle est une satisfaction qui doit être partagée par l’ensemble des fils du delta. Ajoutant que «cette usine sera ce que les producteurs en feront», il assure que ses équipes produiront de l’oignon et s’attaqueront ensuite au piment, au haricot et à la mangue. «Nous pouvons faire mieux», martèle ensuite l’homme d’affaires saint-louisien, qui a promis au chef de l’Etat des surprises d’ici un an.
Selon les responsables techniques de Saf Ingrédients, cette nouvelle usine va régler la lancinante question de la mévente de l’oignon. Les producteurs ont en effet toujours eu des difficultés pour écouler l’importante production d’oignon dans la vallée et le delta du fleuve Sénégal. Ces difficultés post-récoltes liées à la mévente devraient donc être bientôt de mauvais souvenirs pour les producteurs, qui trouveront en cette usine un réceptacle pour leur surproduction après avoir satisfait le marché de la consommation.

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Implantée à Ross Béthio, commune située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Louis, la Société africaine d’ingrédients (Saf Ingrédients) est la première usine de déshydratation d’oignon de cette taille en Afrique de l’Ouest. Elle a été construite grâce à un co-financement de la Société financière internationale (Sfi), du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds allemand Aatif et du Fonds d’investissement pour l’agriculture et le commerce en Afrique, pour un coût estimé entre 17 et 20 milliards de francs Cfa, sur une superficie de 4000 m2, avec une capacité de transformation de 50 000 tonnes par an. Sa mise en service devrait permettre à notre pays de mettre un terme ou en tout cas de réduire considérablement ses importations de poudre d’oignon en provenance principalement d’Inde et d’Egypte.

Après Ross Béthio, le président de la République a bouclé sa tournée dans le Pôle-territoire nord par une visite du périmètre agricole du projet de développement rural dans la commune de Diama. Ce périmètre dont bénéficieront des groupements de 11 villages des communes de Diama et Dagana, impactera  plus de 5700 personnes et participera à booster la production rizicole dans la vallée du fleuve Sénégal.

Très satisfait, le Président Diomaye Faye s’est réjoui de l’augmentation progressive des superficies emblavées, mais aussi de l’amélioration des rendements agricoles. Ces efforts seront poursuivis, selon le chef de l’Etat, pour accroître les superficies emblavées qui sont encore très éloignées des standards devant permettre à notre pays de réaliser la souveraineté alimentaire.
cndiongue@lequotidien.sn