Vélingara – Achoura 2025 de la communauté musulmane chiite Mozdahir : L’Etat engagé à assurer la sécurité des pèlerins

Le Préfet du département de Vélingara, Thierno Souleymane Sow, a engagé les services techniques déconcentrés de l’Etat à jouer pleinement leur partition dans la réussite de l’Achoura (événement de l’islam) que la communauté chiite Mozdahir va organiser les 5 et 6 juillet prochains à Daroul Hijrat, un village de la commune de Bonconto. Un Comité départemental de développement, tenu hier lundi, a donné des assurances aux fidèles de Mawlana Chérif Mohamed Aly Aïdara, Khalife général de cette communauté religieuse.Par Abdoulaye KAMARA –
Le village de Daroul Hijrat, situé dans le département de Vélingara (Sud du Sénégal), s’apprête à accueillir la 3ème édition de l’Achoura, précisément les 5 et 6 juillet prochains. Un événement commémorant l’assassinat de plusieurs membres de la famille du Prophète Mohamed (Psl), selon la version de l’islam chiite. A l’occasion, le village natal de Mawlana Chérif Mohamed Aly Aïdara va recevoir des milliers de pèlerins venant de tous les coins du Sénégal et du monde. Aussi l’état-major du guide religieux chiite a-t-il sollicité et obtenu l’accord du Préfet du département de Vélingara, Thierno Souleymane Sow, pour l’organisation d’un Comté départemental de développement (Cdd). Selon Alioune Badiane, représentant du Khalife général Aïdara, l’objectif de cette rencontre est de chercher à garantir la sécurité des lieux et des pèlerins, ainsi que de mettre ceux-ci à l’aise, le temps de l’événement. Aussi a-t-il exposé les besoins identifiés par le comité d’organisation de l’événement. Alioune Badiane a révélé : «Il s’agit de besoins en matière de sécurité : sécuriser les lieux, faciliter le déplacement des pèlerins en direction de Daroul Hijrat, assurer un bon approvisionnement en électricité et en eau potable (le forage du village étant en panne). Et puis appuyer le comité d’organisation en vivres.»
Les services techniques de l’Etat comme la gendarmerie, la santé, les sapeurs-pompiers, le Service départemental de l’hygiène publique, les Agents de sécurité de proximité (Asp), qui étaient invités à cette rencontre, ont été interpellés par l’autorité administrative pour jouer chacun sa partition afin de contribuer à la réussite de l’«événement d’envergure mondiale». Thierno Souleymane Sow a notamment dit : «L’Achoura de Daroul Hijrat est un événement religieux majeur dans le département de Vélingara. Un événement qui regroupe beaucoup de monde. Un monde qui vient de partout dans le monde. Nous avons instruit l’ensemble des services pour accompagner le comité d’organisation afin d’avoir un événement organisé dans les meilleures conditions. La gendarmerie, les sapeurs-pompiers, etc., tous ces services ont pris des engagements pour accompagner le comité d’organisation afin d’avoir 2 journées d’Achoura sans problèmes.»
Soif de reconnaissance
Le Comité départemental de développement (Cdd) a servi de tribune au représentant du Khalife général Mawlana Chérif Mohamed Aly Aïdara pour lancer un cri du cœur à l’endroit des plus hautes autorités de l’Etat. Alioune Badiane, après avoir extériorisé toute sa reconnaissance à l’endroit du Préfet pour l’organisation du Cdd, a, néanmoins, indiqué que la communauté chiite Mozdahir souffre d’un manque de considération de la part de l’Etat du Sénégal. Il a demandé au Préfet de plaider leur cause auprès du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre pour plus de considération. Il a dit : «Nous sommes une communauté religieuse qui fait beaucoup de choses pour appuyer l’Etat du Sénégal dans ses missions régaliennes à travers l’Institut Mozdahir international (Imi) sur les plans éducation, santé et appui aux couches vulnérables. Malgré cela, l’Etat ne nous associe à rien.» Il explique : «nous ne sommes pas associés dans tout ce qui se fait pour les communautés religieuses du Sénégal. L’Etat n’est jamais présent dans nos activités. Nous n’avons pas été invités pour participer au Dialogue national. Il y a comme un blackout total de l’Etat sur notre communauté.», s’est plaint le chargé de l’éducation et de la formation de l’Institut Mozdahir international.
akamara@lequotidien.sn