Après le chaos de la soirée du dimanche, qui a provoqué la suspension de la séance du vote du budget du ministre de l’Intérieur, le processus a été mené à son terme ce lundi. Evidemment, il y avait encore une certaine fébrilité dans la salle, car l’incident a laissé des traces et a renforcé cette bipolarisation de l’Assemblée nationale. Bien sûr, il a fallu beaucoup de résilience et de patience à Antoine Diome, qui a enchaîné plus de 20h dans les locaux de l’Assemblée pour voir le budget de son département être approuvé par le Parlement : 85 ont voté pour l’adoption contre 79 députés.

Pour l’exercice 2023, les autorisations d’engagement du département ministériel, chargé notamment de la sécurité publique, s’élèvent à 310 mil­liards 847 millions 702 mille 659 francs Cfa, selon un rapport de l’Assemblée nationale. Alors que le montant des crédits de paiement dudit ministère est de 180 milliards 246 millions 552 mille 326 francs Cfa. Il a connu une augmentation exponentielle de 148 milliards 419 millions 808 mille 634 francs Cfa. Ce qui est particulièrement inédit. Soulagé, il dit : «Je me suis dit hier que mon budget allait être voté à l’unanimité car, les parlementaires ont tous demandé l’amélioration des conditions de vie des populations qui doivent être sécurisées.»

Pour le ministre de l’In­térieur, le renforcement de la sécurité du pays continuera avec la poursuite de la politique de proximité. Depuis 2021, il y a une politique de création de commissariats dans la région de Dakar, à Linguère, Koun­gheul et Nioro, entre autres. Et l’impact est réel sur la vie quotidienne, selon ses dires. «L’insécurité, d’année en année, a reculé. Je peux même vous dire que 9,52% du recul de la criminalité au Sénégal de 2021 à nos jours a été enregistré», confie le ministre de l’Intérieur, qui a essuyé énormément de critiques et d’attaques ces deux jours. Mais, il avait promis qu’il n’allait pas y répondre.
Par Justin GOMIS