Des travailleurs du quotidien national Le Soleil, des éléments de la police et de la gendarmerie courent, depuis une dizaine d’années, après des parcelles acquises auprès d’un promoteur à Niague, dans la commune de Tivaouane-Peulh, dans le département de Rufisque. Regroupés autour de Collectif des voisins du site de Ousmane Ndour, fort de 117 propriétaires, ils ont décrié les «subterfuges basés sur du faux» que la Socabeg opère pour les spolier de leurs propriétés. «Nous sommes des membres de la Coopérative d’habitat du Soleil et il y a aussi des membres des Forces de sécurité et des prêtres. Nous sommes sur le site de Ousmane Ndour que nous avons acheté depuis 2015, mais au moment de prendre possession de nos terrains, il s’est trouvé que la Socabeg a voulu nous forcer la main pour les récupérer sur la base d’un faux bail», a précisé El Hadj Ibrahima Thiam, journaliste à Le Soleil, lors d’un point de presse sur le site. «La Socabeg ne peut pas se permettre, en tant que société immobilière, de prendre les terres d’honnêtes citoyens qui, au prix d’énormes sacrifices, ont décidé d’un projet de vie. Tout le monde sait ce que représente une maison pour les familles», a-t-il poursuivi, accusant cette société de faire dans «la spoliation foncière avec le soutien de gens véreux». Les membres du collectif ont ainsi demandé aux autorités de se pencher sur l’affaire qui tarde à être réglée depuis des années, alors qu’au même moment, la Socabeg poursuit son activité délictuelle. Malgré un soit-transmis du procureur de la République en date du 29 juillet 2024 à la Dscos qui l’a imputée à la Dscos de Rufisque, la Socabeg continue ses manœuvres pour occuper le site. «Elle fait fi des nombreux «arrêts Dscos», faisant à chaque fois profil bas, attendant que les gendarmes tournent le dos pour reprendre ses pratiques mafieuses», ont-ils dénoncé dans le document de presse remis lors de la rencontre. Ousmane Ndour, propriétaire initial du site, a rappelé avoir décliné une proposition d’achat de la Socabeg, mettant en garde contre toute tentative de spoliation. «Nous disons aux responsables de la Socabeg que nous sommes déterminés à protéger notre site et nous ferons face», ont aussi soutenu les acquéreurs.
Interpellée sur cette affaire, la société immobilière nous a transmis «une note de clarification» sur cette affaire publiée en juin 2024. «Ce qui est important de savoir, c’est que Socabeg a acquis un droit au bail de l’Etat du Sénégal en 2013. Ayant constaté en 2017 que des individus étaient en train de borner sur le site, elle a servi des sommations et porté l’affaire en Justice», relève la note. Qui poursuit encore : «Socabeg n’a jamais fait l’objet d’interdiction ou d’arrêt des travaux de la Dscos sur le site. Au contraire, ses droits ont été plusieurs fois vérifiés et certifiés tout au long des différentes procédures. Aussi, c’est avec l’intervention de la Dscos que l’huissier a pu faire exécuter l’ordonnance d’expulsion confirmée par la Cour d’appel de Dakar». Elle a enfin rappelé que toutes les procédures pénales et civiles enclenchées dans cette affaire ont été remportées par Socabeg.
Par Alioune Badara NDIAYE – Correspondant – abndiaye@lequotidien.sn