L’état de santé du leader de l’ex-parti Pastef, Ousmane Sonko, jugé «dégradant» par son avocat Me Clédor Ly, inquiète l’ancien maire de Dakar. En tournée politique à Kaolack, Khalifa Sall trouve «dommageable» que l’opposant, qui est interné depuis plus de deux mois au Pavillon spécial de l’hôpital Principal, «puisse mettre en péril sa santé, sa vie pour porter le combat démocratique».

Par Amadou MBODJI –  Malgré les divergences avec Yewwi askan wi (Yaw) avec la démission des 14 députés de Taxawu Senegaal de ce groupe parlementaire, Khalifa Sall ne s’est pas empêché de se préoccuper de l’état de santé de Ousmane Sonko. Celui-ci est jugé «dégradant» par son avocat Me Clédor Ly. Candidat déclaré à la Présidentielle de février 2024, Khalifa Ababacar Sall a profité de sa tournée à Kaolack commune pour s’exprimer sur la situation sanitaire du chef de l’ex-parti Pastef. «Elle nous inquiète nous tous. Véritablement, c’est dommage qu’on en arrive là ; qu’il puisse mettre en péril sa santé, sa vie pour porter le combat démocratique. C’est quand même dommageable ! Nous appelons les uns et les autres à revenir à la raison. Nous ne le souhaitons. L’irréparable ne devrait pas se produire. Donc, j’exhorte tout le monde à ce qu’on revienne à la raison pour qu’on n’en arrive pas à l’extrême», prône Khalifa Sall  à travers une vidéo diffusée par des sites d’informations.

Me Ciré Clédor Ly, à travers un post publié sur les réseaux sociaux, tire la sonnette d’alarme en s’apitoyant sur l’état de santé de son client, Ousmane Sonko. D’après l’avocat, cet état «s’aggrave de façon inquiétante». Révélant par la même occasion que «le maire de Zi­guinchor est entré dans un profond coma ce lundi 23 octobre 2023 (avant hier)». C’est ainsi qu’un «appel urgent» est lancé aux autorités par l’avocat de l’opposant qui séjourne depuis son arrestation au Pavillon spécial de l’hôpital Principal où il a repris sa grève de la faim depuis quelques jours.

«Il ne faut pas qu’il y ait de l’abus»
Revenant sur sa tournée politique, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, s’est prononcé par ailleurs sur son passage à Fatick, où son convoi a été bloqué par les Forces de l’ordre. «Ceux qui empêchent les opposants de manifester, de circuler librement, violent l’esprit de la Constitution. Dans ce pays, la liberté de circulation est assurée et garantie à tout citoyen. Rien que pour ça, ils ont tort. Ce qui nous est arrivé à Fatick, on le déplore. Nous respectons les Forces de l’ordre, nous respectons l’autorité administrative, c’est la raison pour laquelle on s’est pliés à cette injonction», soutient  le leader du mouvement Taxawu Senegaal. «Mais il ne faut pas qu’il y ait de l’abus», indique l’ancien maire de Dakar. «On nous interdit de circuler alors que le candidat du pouvoir fait ce que bon lui semble. Et je suis sûr que si on fait la vérification, ils n’ont même pas déposé une lettre d’information», argue l’ancien maire de la capitale.
ambodji@lequotidien.sn