Peu importent les objectifs du Président Macky Sall en initiant le dialogue, il a déjà réussi à diviser la coalition la plus représentative de l’opposition. En effet, Taxawu Senegal et le parti Pastef essaient de cacher leur division en public, mais en coulisses ils ne sont plus en odeur de sainteté. L’ouverture du dialogue, le 30 mai prochain, va coïncider avec l’examen du dossier judiciaire opposant Ousmane Sonko à l’ex-masseuse Adji Sarr. Par Malick GAYE –

C’est décidé ! Macky Sall compte ouvrir ses portes pour un dialogue avec toutes les Forces vives de la nation. La date du 30 mai a été arrêtée. Les échanges devraient durer pas plus de deux semaines. Quelles seront les questions qui seront abordées par les acteurs ? Si, pour le moment, les termes de référence ne sont pas encore publiés, une chose reste certaine : Khalifa Sall n’aura qu’un objectif. Le leader de Taxawu Senegal ne compte pas se faire raconter la compétition électorale de 2024. Va-t-il opter pour une amnistie ? Ou va-t-il choisir une modification des articles L29 et L30 du Code électoral ? En tout état de cause, Khalifa n’a qu’un objectif, c’est d’être présent sur la ligne de départ de la Présidentielle de 2024. Comme le dit Barthélemy Dias, «il a été écarté par la politique et c’est par la politique qu’il va être réintégré». Ce qui a le mérite d’être clair.
Le Pds, quant à lui, est dans la même logique. Même s’il souhaite rétablir Karim Wade, le parti de Me Wade souhaite une révision du procès pour enrichissement illicite de son fils. Les Libéraux auront deux semaines pour obtenir gain de cause.

Toujours est-il que les intentions de Macky Sall ne sont pas encore connues. En effet, quel est son objectif en initiant ce dialogue ? Si ses partisans préfèrent croire «au renforcement de la démocratie», c’est leur droit le plus absolu. Mais ce dialogue a, au moins, réussi à réduire Yewwi askan wi à sa plus simple expression. En effet, après l’annonce du dialogue, la coalition la plus représentative de l’opposition a commencé à se fissurer. Khalifa Sall s’est fait copieusement insulter par les militants du parti Pastef. Ousmane Sonko a indexé Barthélémy Dias sans le nommer en évoquant sles rencontres de ce dernier avec Macky «dont lui-même était au courant depuis le début». Une attitude que le maire de Dakar n’a pas laissée en l’état. Barthélémy Dias a tenu à rétablir la vérité, non sans écorcher Sonko. Qui est resté, par la suite, aphone sur le sujet.
Par ailleurs, l’ouverture du dialogue va coïncider avec les déboires judiciaires de Ousmane Sonko. En effet, empêtré dans une histoire de désobéissance civile, qui l’expose à une ordonnance de prise de corps, Sonko semble esseulé, au point de s’agripper au F24.
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