Maire de Djinani dans le département de Bounkiling, région de Sédhiou, Moussa Fadera ne fait pas dans la langue de bois. A Genève, où il a pris part au Forum mondial sur la migration et le développement, sur invitation de l’Oim, il plaide pour plus de considération en faveur des collectivités territoriales en vue de porter le développement des terroirs vers le sommet. Il n’a pas non plus manqué d’interpeller les pouvoirs publics sur le développement et l’intensification de la formation professionnelle pour donner plus de chance aux jeunes sénégalais et par ricochet freiner leurs départs par la voie irrégulière. Il plaide pour la réforme de l’enseignement général en mettant l’accent sur la formation technique et professionnelle pour donner des qualifications aux jeunes, afin de leur permettre d’exercer des métiers conformément aux besoins du marché de l’emploi et des entreprises.

Qu’est-ce que cela vous fait de prendre part au Forum mondial sur la migration et le développement en votre qualité d’élu local ?
Je dois vous avouer que j’ai répondu favorablement à cette invitation avec une certaine passion. J’ai eu à collaborer depuis quelques années avec l’Agence régionale de développement (Ard) de Sédhiou sur beaucoup de rencontres en lien avec la migration. Comme tout Sénégalais, je suis profondément affecté par tout ce qui se passe. La tournure que prend la migration dans notre pays ne laisse personne indifférent. Chaque famille sénégalaise est touchée par ce phénomène de manière négative ou positive. Par mes différentes fonctions, j’ai eu à collaborer étroitement avec l’Agence régionale de développement de Sédhiou, notamment par les activités qu’elle a organisées autour de la thématique migratoire.

Le directeur de l’Ard, Nfally Badji, depuis l’érection de Sédhiou en région, a beaucoup travaillé sur cette thématique. Certainement, cela pourrait se justifier par l’intérêt personnel qu’il nourrit pour cette thématique ou encore le fait qu’il soit lui-même un Sénégalais de retour. Etudiant en France avant de décider de rentrer au pays pour y exercer une fonction, il a dû rencontrer pas mal de compatriotes en Europe durant son séjour estudiantin. Son premier poste a été à Diourbel, qui est une région lourdement impactée par la migration. Avant d’occuper son poste à Sédhiou où il a développé beaucoup d’initiatives partenariales avec l’Oim, le Pnud, la Coopération suisse au Sénégal.

Tout comme moi, il est très sensible à la question migratoire et cela nous a davantage rapprochés. De sorte que pour beaucoup d’activités menées par l’Ard en lien avec la thématique, je suis partie prenante. A titre d’exemple, il y a eu le projet d’appui aux initiatives locales, l’installation du Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (Baos). C’est ainsi que j’ai été sans doute remarqué de par mes implications par le représentant de l’Oim, qui a bien voulu me choisir en tant qu’élu local pour venir participer à ce sommet. C’est sur invitation de l’Oim que je me suis retrouvé à Genève.

Quelles sont vos attentes au sortir de ce sommet ?
Il y a plusieurs sessions, des tables rondes où des thématiques sont soulevées et abordées, et s’inscrivant dans la recherche de solution à ce phénomène. Il y a aussi le partenariat avec les élus, car il y a le mécanisme des maires où des élus du monde entier se retrouvent. C’est une opportunité à saisir. Nous avons essayé à notre niveau et au plan local de trouver des solutions à ce phénomène malgré nos modestes moyens. Ce qui n’empêche pas que ce soit une préoccupation de tout le monde aujourd’hui. Les jeunes viennent de nos terroirs. Ce sont nos terroirs qui sont en train de se vider. On ne peut pas ne pas être sensible à ça. Quand il y a une opportunité comme ça, de rencontre pour trouver des solutions à nos préoccupations, on ne peut que s’en réjouir.
Ensuite, les gens sont en train de réfléchir de manière globale pour adresser un phénomène mondial. Maintenant, c’est à savoir ce que nous pouvons en tirer parce qu’il y a eu beaucoup de propositions. Nous essayons à notre niveau de nous agripper à des propositions qui pourraient émerger çà et là. Et, tout l’intérêt pour nous c’est à ce niveau-là. Nous sommes en train de chercher des solutions au plan local. Enfin, sur le plan étatique, au Sénégal, depuis plusieurs décennies, tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir ont initié pas mal de projets et pris des initiatives pour venir à bout de ce phénomène.

Des projets ont été initiés pour retenir les jeunes et, pas seulement dans les filières d’insertion traditionnelles de l’Etat (la Fonction publique). Aussi par la mise en place de fonds spécialement pour prendre en charge les besoins des jeunes. Malgré tous ces efforts consentis par l’Etat, le constat est plus que jamais alarmant. On a l’impression que c’est un dialogue de sourds. C’est au moment où l’Etat prend des initiatives, les élus locaux également, que les jeunes semblent plus déterminés à partir. On n’est pas tombés dans un pessimisme béat, mais c’est inquiétant. Malgré les efforts qui sont faits, les jeunes ne sont pas sensibles à ça.

L’accent a été mis sur le changement climatique lors de la cérémonie d’ouverture du forum. Qu’est-ce que cela vous a inspiré ?
Voici des notions que j’ai eu à mieux maîtriser lors de ce sommet. Parce que l’impact du changement climatique sur les migrations est une évidence. Les débats et analyses des experts l’attestent. Le changement climatique est à l’origine de beaucoup de fléaux, de catastrophes naturelles, entre autres. Lorsque ces évènements se produisent, ils occasionnent le déplacement de plusieurs millions de personnes qu’ils affectent. Ils entraînent le déplacement massif des personnes, d’où la corrélation sur l’impact du dérèglement climatique sur la migration des personnes. Le dérèglement climatique est l’une des causes de la migration.

Quand bien même qu’il faille noter qu’ailleurs, ce n’est pas le même cas. Même chez nous au Sénégal, il arrive à ce qu’on assiste à une insuffisance des pluies, une agriculture complétement dépendante de la saison des pluies. Cette année, ça peut aller et l’année suivante la pluie peut être insuffisante, et ça peut être connecté au dérèglement climatique. Il y a une cause à tous les départs. Quand au Sénégal, dans le monde rural, le climat est aussi changeant, évidemment cela va avoir un impact sur les paysans, les fils de paysans.

On ne doit pas être d’éternels assistés dites-vous. Qu’entendez-vous par là ?
D’éternels assistés puisque des solutions qui ont apparu ici, on a beaucoup fait allusion à la migration basée sur des compétences. Tout de suite, il faut dire que cela m’a posé quelques problèmes. Je dois l’avouer. Pour quelqu’un qui vient du Sénégal où l’enseignement est essentiellement orienté vers l’enseignement général. Les compétences nous en avons besoin bien sûr. Cependant, il faut le remarquer pour le regretter, il y a un déficit jusqu’à présent pour un pays qui veut se construire. Le taux de décrochage scolaire est alarmant aujourd’hui, pour ne pas dire que la situation est inquiétante. Si on doit aller vers le monde aujourd’hui, on doit se donner la main à travers le monde pour que la migration puisse revêtir un autre caractère axé sur les compétences.

Le souci aujourd’hui pour ces pays développés, c’est la compétence. Ils ne l’ont pas caché. Il y a un besoin réel de main-d’œuvre. Mais d’une main-d’œuvre qualifiée. C’est pourquoi ils estiment que la migration doit constituer une réponse positive à leur besoin en main-d’œuvre.

Pour un pays comme le nôtre, au regard du nombre de départs, les 80 voire 90% n’ont pas de grandes compétences. Pour la majeure partie, ils n’ont ni qualification, encore moins de compétences. Il y a certains qui ont fait des études jusqu’au Bac, certains l’ont obtenu, d’autres aucun niveau d’études.

Qu’est-ce que nous allons faire pour donner une chance à ces jeunes au regard de ce qui est en train d’être discuté ?
C’est d’ailleurs ce qui a été l’objet de ma question lors de la table ronde, à savoir comment accompagner ces derniers. La réponse a été que c’est un tout dans une stratégie globale. Ce, en participant à la formation des jeunes à partir de leur pays d’origine ou encore de les former sur le tas une fois sur le sol du pays d’accueil. Ces formations sont taillées sur mesure pour uniquement permettre à ces derniers de répondre au travail pour lequel ils ont été pris. Cette réponse m’a rassuré, même si cependant, je me suis dit qu’en tant qu’élu local, j’ai beaucoup à faire au niveau local. Ce, en attendant que les autres viennent nous prêter main forte, nous devons travailler à aider nos jeunes à être formés. Toute la difficulté de la question réside là.

La migration étant un droit consacré à tout individu, ne serait-il pas une violation du droit de vouloir choisir ceux qui ont une compétence pour voyager ?
Je pense que la réflexion globalement est autour de cela. C’est-à-dire qu’on puisse mettre un terme à la migration irrégulière. La migration, personne ne peut la stopper. Elle doit se faire dans des conditions régulières. De l’autre côté, ils ont un fort besoin de main-d’œuvre et nous en quête d’emploi. On doit s’entendre. Notre jeunesse a besoin d’emploi et eux ils ont besoin de travailleurs. Mais, ils ont défini ce dont ils ont besoin. Ce sont des personnes qualifiées qui répondent aux besoins de leurs entreprises. C’est à nous de nous préparer à ça et essayer d’offrir des chances à nos jeunes en leur donnant une formation professionnelle de pointe et de qualité qui puisse leur permettre de trouver non seulement leur place, mais d’être compétitifs sur le marché de l’emploi.

Ce, pour leur éviter d’engager un voyage risqué et qu’au bout du périple rien ne soit garanti. Il y a aussi un travail à faire sur la difficulté d’obtention du visa pour voyager. C’est aussi un autre enjeu de taille auquel il faudrait faire face pour y apporter une réponse idoine. Il faut faciliter cela même s’il faut répondre aux conditions des autres. Dans le cadre de la coopération bilatérale, les administratifs, chacun de son côté, doivent faire des concessions pour adresser cette question. La jeunesse est très pressée. Mais peut-être parce que le monde va à vive allure. Il faut s’accrocher aux wagons sinon vous êtes laissés en rade. Cette jeunesse, avec toutes les lenteurs administratives qu’on connait, elle se dit qu’il vaut mieux contourner toutes ces procédures.

On ne peut pas ne pas partir, sinon on doit nous chercher des solutions sur place. Nous sommes dans des pays sous-développés. Mais aujourd’hui, le monde est global et tout est connecté. Les jeunes Africains sont connectés au reste du monde. Et, ils se posent des questions légitimes au regard des privilèges et facilitations des autres, contrairement à eux. Ils constatent et voient que les autres ont des facilitations qu’ils n’ont pas. Les clivages et écarts sont énormes entre les situations. C’est pourquoi je dis quelque part qu’on peut condamner, mais on doit rester serein. Quelque part chacun à sa part de responsabilité dans cette situation.

Quelle doit être l’attitude des Etats africains face à cette situation ?
Il faut dire qu’on a d’abord raté quelque chose dans nos Etats africains. C’est la formation. Le développent c’est le capital humain, et pour développer le capital humain, on a besoin de la formation. C’est un impératif qu’on repense notre système éducatif. On ne peut pas continuer comme ça où dans nos universités on a 80% des étudiants qui sont dans l’enseignement général. Ils ont des diplômes dans des domaines où ils n’ont aucune compétence réelle pour répondre aux soucis du monde d’aujourd’hui. Quel que soit le niveau, nous avons des écoles de formation aujourd’hui.

Je viens de Sédhiou où il y a au moins trois écoles de formation et un centre de formation aux métiers. Aller voir combien d’élèves sont là-bas ? A peine une dizaine pour un centre aussi important qui forme dans des métiers certifiés. Aujourd’hui, c’est une obligation. Tout jeune qui apprend un métier doit le faire d’une manière certifiée pour pouvoir répondre aux exigences du monde. En outre, les conditions d’apprentissage posent problème, surtout quand on voit qu’au 21e siècle, les apprenants sont accueillis dans des abris provisoires. Vous allez dans des collèges, des lycées qui sont en abris provisoires. Vous imaginez cette situation. Vous n’imaginez pas mettre dans ces abris, des installations électriques pour travailler avec des machines. Des huttes en paille, c’est inimaginable. C’est pourquoi j’estime qu’il y a aujourd’hui un très grand décalage. Il va falloir en prendre conscience et tenter de réduire un peu ce gap.
Vous êtes à la tête d’une commune affectée par le phénomène migratoire.

Quelle est la situation qui y prévaut et les initiatives prises pour décourager le départ des jeunes ?
J’ai une commune d’environ 5000 habitants. C’est une toute petite commune localisée dans une zone très enclavée. C’est une zone difficile à administrer parce qu’étant assez loin de l’Administration. Bounkiling était le chef-lieu d’arrondissement. Maintenant, c’est Bonna, qui est à presque 50 km de ma commune. Il a fallu corriger ce découpage pour alléger les souffrances des populations pour nous mettre à 15 km de Bogal. C’est notre actuel arrondissement. Nous sommes adossés à la Gambie, avec toute l’influence qu’on peut voir. Une zone extrêmement enclavée pour se rendre à Bounkiling, notre chef-lieu de département. Pour s’y rendre, il faut traverser une forêt dense de 7 km de large. Ce qui constitue déjà une barrière naturelle. Cela fait que Djinani était dans un enclavement tel qu’on n’avait même pas de pistes.

C’est seulement en 2016 qu’on a eu notre première piste latéritique. Sinon, pour se rendre à Bounkiling à certains moments de l’année, c’était la croix et la bannière. Je suis devenu le premier maire de cette commune depuis 2014. On se souvient qu’à l’époque, il y avait un slogan sur l’autosuffisance alimentaire. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il faille d’abord manger avant de penser à autre chose. Lorsque j’ai posé le problème, lors d’une de nos sessions d’orientation budgétaire, on n’avait que 13 millions de budget d’investissement. Dans un souci de répondre à une préoccupation nationale, il s’est trouvé qu’on a des ressources, surtout en termes de terres, avec un potentiel rizicole très riche. On cultive de l’arachide, du mil, du riz, et on fait aussi de l’élevage. C’est dire qu’on n’est pas si pauvres que ça. C’est qu’on n’a pas pu transformer cette richesse et la capitaliser.

Lorsqu’on parlait d’autosuffisance en riz, on a une vallée de plus de 860 hectares de terres rizicoles. Ce n’est pas petit. C’est un gros potentiel qu’on partage avec deux autres communes dans le cadre de l’intercommunalité. Ne serait-ce que pour la valorisation de cette vallée, on aurait pu fournir du riz à tout le département, voire le pays entier. Des programmes se sont relayés là-bas pour faire des études, mais jusqu’à présent on n’a pas assisté au premier coup de pelle pour l’aménagement de ce potentiel. L’agriculture n’est pas une compétence transférée. Néan­moins, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose pour répondre à des problèmes existentiels.

En 2015, on a économisé un peu sur notre budget d’investissement pour nous permettre d’investir en 2016 sur l’agriculture. Cette approche nous a permis d’acquérir un tracteur parce que ce n’est pas avec les dabas de nos femmes qu’on peut arriver à inverser la donne. Il faut investir dans la mécanisation. Cela a coïncidé avec une initiative de l’Etat qui nous a subventionnés à hauteur de 60%. Comme je le disais un peu plus haut, le problème de la formation a refait surface puisqu’on n’avait pas un conducteur qualifié. Il ne savait pas mieux que moi comment conduire cet engin. Alors qu’on sait tous que pour conduire ces machines, il faut avoir certaines notions. Sinon, les premières pannes, c’est le conducteur-même qui les crée.

C’est ce qui nous est arrivé et on a énormément de problèmes avec ça. Le matériel a été fourni par une société au Sénégal. Lorsqu’on a fait appel à elle, elle nous a mis en rapport avec son mécanicien. Après avoir empoché notre argent, rien n’a été fait par la suite. C’est ça la situation. On n’a même pas trouvé un bon conducteur de tracteur. On en a acheté un autre, même constat. Depuis 2018, ces engins à l’état neuf sont stationnés là-bas, sous la poussière. En plus de ces tracteurs, on avait aussi acheté deux motoculteurs pour soulager les femmes dans leurs travaux champêtres. Le manque de formation est handicapant même pour nous. Si on n’avait pas ces soucis, un seul tracteur pourrait couvrir les besoins des populations. Le Conseil municipal n’est même plus enchanté à acheter des machines qui ne vont pas nous servir. On a même eu à faire appel à des prestataires de la Gambie.

Toutes ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de créer des opportunités pourvoyeuses d’emploi pour offrir une perspective aux jeunes. Mais aussi avec les projets de recrutement de l’Etat, on a développé beaucoup d’initiatives, même avec les fermes maraîchères. D’ailleurs, il y a beaucoup de projets qui sont là-bas avec toutes les lenteurs qu’on connaît dans leur mise en œuvre. Au moment où je vous parle, j’ai six périmètres maraîchers. Ils varient entre 1, 5 et 7 hectares. Imaginez-vous si cela avait été mis en valeur ? Cela absorberait le besoin d’emploi et par ricochet répondrait aux besoins des populations. Il n’y a qu’une seule ferme qui a pu avancer. Toutes les autres sont en veil­leuse.

La jeunesse a fait aujourd’hui de la migration un projet de vie. A ce niveau, c’est extrêmement délicat de pouvoir les dissuader. Ces jeunes vous répondent sans sourcilier : «Celui qui doit mourir va mourir même couché dans son lit.» Les seuls arguments qui faillent aujourd’hui face à cette situation, ce sont des actions concrètes. Nous n’avons que l’agriculture à offrir aux jeunes comme alternative. Les fonds de concours et de dotation, d’investissement ne dépassent même pas 40 millions. Depuis 2014, je n’ai pas dépassé 25 millions de budget d’investissement. Sur les neuf écoles dont dispose la commune, il n’y a qu’une seule qui a six (6) salles de classe construites.

Quel est votre appel à l’endroit des autorités ?
C’est qu’on accepte qu’on a accusé du retard et qu’on s’engage dans la voie de changer la donne en mettant l’accent sur la formation et que la décentralisation soit une vraie décentralisation. Elle ne doit pas servir uniquement à transférer des problèmes au niveau local. J’ai rencontré un compatriote malien à ce forum, avec qui j’ai échangé. Le Mali nous a dépassés de loin par rapport à ce qu’il injecte au niveau des territoires. C’est à la base que ça se passe. C’est de nos terroirs que les jeunes partent. On doit nous faire confiance et nous affecter les moyens de travailler et développer nos terroirs.

Ce n’est pas les moyens de contrôle qui manquent aujourd’hui au Sénégal. On doit mettre les moyens à la disposition des collectivités territoriales. Les communes ont leur plan de développement pour la plupart. Jetez un coup d’œil sur ce qui est proposé dans ces plans et ce qui arrive en termes de budget, c’est ahurissant et le Sénégal est un pays rural. On est sous perfusion. Il faudrait qu’on puisse nous perfuser avec toutes les vitamines dont on a besoin. Sinon, on meurt.
Propos recueillis par Pape Moussa DIALLO