Le président de l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés (Onecca) appelle les acteurs politiques à se retrouver autour de l’essentiel, dans le cadre de la démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance. Pour Mor Dieng, le report de l’élection présidentielle jusqu’en décembre 2024 «peut freiner des investisseurs».
Le report de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, qui a suscité une vive tension à travers le pays, peut avoir des conséquences négatives sur l’économie sénégalaise. Pour le président de l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés (Onecca), «cela peut freiner des investisseurs». En effet, explique Mor Dieng, «on ne peut pas parler de développement sans la paix. On ne peut non plus parler de paix sans bonne gouvernance, ni démocratie». Ainsi appelle-t-il «les différents acteurs à se retrouver autour de l’essentiel dans le cadre de la démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance».
Le président de l’Onecca intervenait hier, en marge de la 101ème réunion du Conseil de l’Association des Ordres des experts-comptables en Afrique de l’Ouest. Et à ses yeux, «si les experts comptables de la Cedeao ont accepté de venir tenir une réunion à Dakar, ça veut dire qu’il n’y a pas péril en la demeure. Car les experts comptables évaluent les risques. Nous devons toutefois faire attention. Les élections doivent être organisées de façon inclusive et transparente. C’est ça qui va garantir une stabilité et attirer les investisseurs».
Insistant sur la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes, les experts comptables et comptables agréés du Sénégal considèrent qu’il est grand temps que les Entités à but non lucratif (Ebnl), notamment les partis politiques, les Ong, les fondations ainsi que les syndicats, présentent des comptes et soient audités par des personnes qui sont inscrites au Tableau de l’Ordre des experts comptables. Ils espèrent qu’après la prochaine élection présidentielle, tous les partis politiques seront soumis à cet exercice et que l’Etat y jouera sa partition. «Après chaque élection, il doit y avoir une reddition des comptes. Ça doit être une vérification indépendante par des experts comptables, et nous attendons le gouvernement sur cette question. C’est une préoccupation et tous les candidats à l’élection présidentielle devraient se prononcer par rapport à ça, accepter la vérification de leurs comptes en tant que parti politique, par des experts comptables», plaide Mor Dieng.
Au Sénégal, la vérification de la gestion des finances publiques est dévolue à la Cour des comptes. Mais, selon le président de l’Onecca, ce corps de contrôle n’a pas assez de bras pour faire ce travail. Il souhaite ainsi que la Cour des comptes se ligue avec les experts comptables pour mieux accomplir cette mission.Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn