Le secteur bancaire sénégalais a réalisé des avancées significatives, mais des défis persistent, notamment en matière de satisfaction du client et d’éducation financière. C’est ce qui ressort des conclusions d’une récente enquête de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) dont les résultats ont été présentés en fin de week-end à Saly.Par Alioune Badara CISS(Correspondant) –

 Lors de la clôture de l’atelier technique de restitution de l’Enquête de satisfaction des usagers des services bancaires (Esub), Papa Amadou Diagne, Secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), a souligné les progrès accomplis par le secteur bancaire. «Les banques ont fait des bonds en avant», a-t-il déclaré, notant que le bilan bancaire a dépassé les 13 900 milliards de francs Cfa. Cela s’est traduit par l’octroi de prêts bancaires s’élevant à 7651 milliards de francs Cfa, «un apport considérable à l’économie».

L’observatoire a également relevé une augmentation du nombre de guichets automatiques de banque (Gab) et d’agences.

Malgré ces avancées, l’enquête révèle un décalage entre les services offerts et les attentes des usagers. Les clients souhaitent notamment des «taux plus préférentiels, des coûts moins élevés» et un nombre de Gab plus élevé.

L’enquête a également mis en évidence un taux de bancarisation au Sénégal d’environ 23%. Bien qu’il s’agisse d’une progression, ce chiffre reste inférieur à celui d’autres pays de la région comme la Côte d’Ivoire où le taux est évalué à 25%, la Tunisie, 40% ou le Maroc, 58%.

Pour l’Oqsf, la principale recommandation qui émerge de l’enquête concerne l’éducation financière. Selon M. Diagne, le «déficit d’informations» est un problème majeur. Il est impératif que les banques «communiquent mieux par rapport à leurs produits». C’est dans cette optique que le ministère des Finances et du budget a récemment lancé un programme national d’éducation financière sur cinq ans, doté d’un budget de 12 milliards de francs Cfa. «On va démarrer, le mois prochain,  la mise en œuvre de ce programme, la médiatisation de ce programme, pour sensibiliser la population par rapport à l’éducation financière», a précisé le Secrétaire exécutif.

Selon Papa Amadou Diagne, même si des efforts ont été faits, il reste beaucoup à faire.

L’observatoire a également abordé la question de la mobilité des clients bancaires, un enjeu qui a fait l’objet d’un atelier en février dernier.
Le suivi de la mise en œuvre des recommandations est en cours afin de faciliter le changement d’établissement bancaire pour les usagers.
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