En l’espace de 21 ans, la fécondité a baissé. Elle est passée de 5, 3 enfants par femme en 2002 à 4, 2 enfants par femme en 2023. Une baisse qui s’explique par le maintien des filles à l’école. Par Malick GAYE –

Le Sénégal commence à percevoir les fruits de la politique visant à scolariser et maintenir les filles à l’école. En effet, la fécondité a diminué entre 2002 et 2023. En 21 ans, le nombre moyen d’enfants par femme à la fin de sa vie procréative est passé de 5, 3 enfants en 2002 à 4, 2 enfants en 2023. C’est ce qu’ont fait ressortir les résultats provisoires du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph 5) au Sénégal. Lors de l’atelier partageant lesdits résultats organisé hier, on apprend qu’à l’exception de Diourbel, les régions les plus urbanisées ont les niveaux de fécondité les plus faibles. Selon le Rgph5, il s’agit de Dakar avec 2, 8 enfants par femme, Ziguinchor avec 4 enfants par femme, Thiès avec 4, 1 enfants par femme. En revanche, souligne le Rgph5, on compte en moyenne 6 enfants par femme pour Sédhiou et 5, 8 enfants par femme pour Kaf­frine.

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Pour autant, bien que la scolarisation des filles ait joué un rôle important sur la fécondité, le Sénégal doit continuer, à défaut d’augmenter ses efforts, à maintenir la cadence. Car la population est relativement peu scolarisée, avec une faible proportion ayant effectué une formation professionnelle. Ainsi, d’après le Rgph5, le Taux brut de scolarisation (Tbs), qui évalue l’accès des individus scolarisables par cycle, s’établit à 18, 2% pour le préscolaire, 81% pour le primaire, 50, 6% pour le moyen et 30, 3% pour le secondaire. Le Taux brut de scolarisation est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural, quel que soit le cycle d’études. C’est la région de Ziguinchor qui détient la palme de l’excellence. En effet, quel que soit le cycle d’enseignement considéré, Ziguinchor dispose du Tbs le plus élevé. Au cycle primaire, il est de 99, 2% dans la région de Ziguinchor, de 98, 3% à Dakar et de 94, 5% à Thiès. Seul un Sénégalais sur dix de la tranche d’âge 15-59 ans a fait une formation professionnelle, renseigne le Rgph5. Dans la même logique, au niveau national, souligne le Rgph5, le taux d’alphabétisation des résidents âgés d’au moins dix ans est de 62, 9%.

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Autrement dit, 37, 1% des résidents âgés de 10 ans et plus ne savent ni lire ni écrire dans une langue quelconque. Sur les 62, 9%, 66, 9% sont des hommes et 59, 0% des femmes. Soit 1 million 393 mille 387 personnes alphabétisées. L’alphabétisation est plus accentuée en milieu urbain, où il est noté un taux de 66%, qu’en milieu rural qui se retrouve avec un taux de 58, 7%. Le Sénégal compte 4 millions 541 mille 600 apprenants répartis ainsi qu’il suit : 890 541, soit un taux de 21, 2% en arabe et à l’école coranique, 307 254, soit 6,1% au préscolaire, 195 567, soit 42% au primaire, 767 940, soit 16, 7% au moyen, 387 839, soit 8, 6% au secondaire, et 232 354, soit 5, 5% au supérieur. Le milieu urbain concentre 59% de l’effectif total des apprenants.
mgaye@lequotidien.sn